13 février 2025
Roberta Metsola, présidente du Parlement Européen rend hommage à Alexei Navalny et les autres victimes du régime russe. © Fred MARVAUX - Parlement Européen 2025
Un an après la mort d’Alexeï Navalny, le Parlement européen réaffirme son soutien aux opposants à Vladimir Poutine
Les eurodéputés ont commémoré ce mercredi 12 février le premier anniversaire de la mort du dissident russe Alexeï Navalny. Saluant ses combats, sa liberté d’esprit et reprenant les mots qu’il écrivait avant de mourir : "Vous n’avez pas le droit d’abandonner". Assassiné le 16 février 2024 dans les secrets de la colonie pénitentiaire de Kharp dans l’Arctique russe, Alexeï Navalny purgeait une peine de dix-neuf ans. Il était le plus fervent opposant à la Russie, à son président Vladimir Poutine et à la corruption, honoré par le prix Sakharov pour la liberté d’esprit en 2021, délivré par le Parlement européen.
Depuis sa mort, selon Raphaël Glucksmann (groupe Social et Démocrate, membre de la commission Soutien à l’Ukraine), "la répression s’est accentuée, accentuée, accentuée". En témoignent les récentes condamnations de trois anciens avocats de Navalny (Alexeï Gorinov, Igor Sergounine et Vadim Kobzev) dont les peines de 3 à 5 ans d’emprisonnement ont été prononcées le 17 janvier dernier.
L’année dernière, les députés européens avaient adopté une résolution qui tenait la Russie de Vladimir Poutine responsable de la mort d’Alexeï Navalny et avaient reçu la veuve de l’opposant, Ioula Navalnaïa, dite "la Première Dame de l’opposition russe".
Zoé Vannarath
Hommage rendu à Jan Kuciak, journaliste slovaque assassiné en 2018
Les députés ont réaffirmé leur attachement à la liberté de la presse, mercredi 12 février 2025, à l’occasion d’un hommage rendu à Ján Kuciak, journaliste d’investigation et sa compagne Martina Kušnírová, assassinés il y a sept ans.
C’était le 21 février 2018. Ján Kuciak travaillait pour le site d'information Aktuality.sk et enquêtait sur des affaires de corruption entre le gouvernement slovaque et la mafia calabraise 'Ndrangheta. Il fut assassiné chez lui, avec sa compagne, dans un village de l’est de la Slovaquie. L'événement a entraîné des manifestations massives puis la démission du Premier ministre Robert Fico en mars 2018, sous pression de la rue.
Le besoin de protéger les journalistes a été affirmé par des eurodéputés de tout bord politique et de tous les pays. “La liberté ce n’est pas quelque chose d’acquis, c’est un bien qui doit être protégé chaque jour” a rappelé Miriam Lexmann, eurodéputé slovaque du PPE.
Mathis Nicod
La Commission européenne et le Parlement européen en désaccord sur un insecticide potentiellement toxique
Les deux instances de l’Union européenne sont en désaccord sur l’insecticide "MON 95275 génétiquement modifié". Ce produit phytosanitaire utilisé dans l’agriculture du maïs se propage ensuite dans les sols, l’eau ou les organismes des animaux qui sont exportés et vendus en Europe. Si la Commission européenne affirme que le produit permet de lutter efficacement contre les insectes et a autorisé sa mise sur le marché en 2024, le Parlement européen ne le voit pas de cet œil. Ce mercredi 12 février, les parlementaires s’y sont opposés à une grande majorité.
Les trois rapporteurs en charge du dossier, les socialistes, les écologistes et l’extrême gauche ont pointé du doigt les problématiques liées à cet insecticide. Bien qu’il est reçu un avis favorable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le stress environnemental ou encore sa filiation avec d’autres toxines connues n’ont pas été prises en charge dans l’étude du "MON 95275", dénonce les eurodéputés. Cette résolution ne sera pas contraignante et est utilisée par les parlementaires pour faire pression sur la Commission.
Esther Sarazin
Poursuivre l’aide pour les régions touchées par la guerre en Ukraine
"Trois ans d’invasion sont aussi trois années de résistances dans les régions frontalières, qui souffrent des conséquences de cette guerre", rappelle l’eurodéputé Marcos Ros Sempere (Socialistes & Démocrates, gauche). Pour l’instant, la Commission a débloqué une aide de 170 millions d’euros en décembre 2024. Le conseil de l’Union européenne a pris des mesures exceptionnelles avec, comme priorité, la sécurité des frontières.
Ces régions polonaises, roumaines ou encore suédoises subissent de plein fouet les conséquences de ce conflit. Notamment une réduction de l'activité économique due à une baisse des flux commerciaux et du tourisme. L’instrumentalisation des réfugiés et de la migration par la Russie et la Biélorussie exacerbent les difficultés démographiques et socio-économiques déjà existantes. Le S&D demande plus de mesures pour l’accueil et l’intégration des réfugiés.
À la droite de l'hémicycle, les préoccupations concernent la sécurité militaire. Le finlandais Sebastian Tynkkynen, eurodéputé du groupe Conservateurs et réformistes européens (ECR, conservateur) réclame "un instrument spécial pour garantir notre sécurité", incluant des infrastructures militaires. En tout les cas quelques soit les domaines, il faut des "mécanismes plus pérennes, en plus des aides d’urgence", selon Andrzej Halicki, eurodéputé polonais du Parti populaire européen (PPE, droite).
Maud Karst