13 février 2025
Craintes et incertitudes : voilà l’ambiance qui règne en cette session plénière de février où la porosité entre droite et extrême droite inquiète eurodéputés libéraux, écologistes et socialistes. Une semaine très politique avec la présentation du programme de la Commission qui cherche un nouveau cap et brille par son absence... Ursula von der Leyen, sa présidente comme la Haute représentante de l'UE, Kaya Kallas ont préféré vaquer à d'autres occupations.
Si certaines législations sont brandies par des députés d’extrême droite de plus en plus virulents, d’autres plongent dans l’incertitude. En débat en fin de session, le projet de loi sur la reconnaissance transfrontalière des enfants de couples de même sexe est dans ce cas, bloqué par les gouvernements hongrois et italiens, et vilipendé par les forces d’extrême droite dans l'hémicycle. À terme, une telle présence pourrait être une menace pour d’autres sujets sociaux et sociétaux.
Un malaise accru par Donald Trump qui, entre droits de douane et décisions géopolitiques, pèse sur les institutions européennes, seulement un mois après son investiture. Si le président américain réaffirme son isolationnisme, le Parlement, lui, pense multilatéralisme avec l'accord UE-Mercosur.
Alors que les États-Unis se désolidarisent de l’Union européenne, la Russie, elle, est toujours à ses portes. Depuis plus de cinquante jours, les Géorgiens dénoncent le régime pro-russe dans les rues de Tbilissi, alors que leur premier ministre bloque le processus d’adhésion du pays à l’UE. Une Russie aussi pointée du doigt à l’occasion de commémorations, un an après la mort de l’opposant du régime Alexeï Navalny et presque trois ans après l’invasion de Ukraine.
Dehors, alors que le temps reste gris, les menaces cherchant à déstabiliser l’équilibre de l’UE continuent d’assombrir l’horizon. Et en son sein même, où les cartes sont rebattues, on espère une éclaircie.
Jade Santerre