28 mars 2019
Le Parlement européen a réclamé mardi soir la démission de Martin Selmayr, après la révélation du suicide de Laura Pignataro. Une affaire incendiaire qui remet sur la table les controverses autour de sa nomination.
Martin Selmayr est une seconde fois sommé de faire ses valises. Par 313 voix contre 246, les députés européens ont exigé mardi soir, la démission du Secrétaire général de la Commission européenne. Dans l’hémicycle, réponse sans appel du commissaire au budget Günther Oettinger : « le président et tous les commissaires ont pleine confiance en lui. Nous n’avons pas l’intention de réviser notre décision. »
Un climat de guerre froide règne entre la Commission et le Parlement depuis la nomination suprise il y a un an de l’allemand Martin Selmayr au poste clef de Secrétaire général de la Commission. Un parachutage au sommet de l’administration Bruxelloise de ce très proche du Président Jean-Claude Juncker, qui avait immédiatement été dénoncé par les eurodéputés.
Le conflit s’enflamme à nouveau depuis la parution d’un article dans Libération le 15 mars. Le journal révèle alors le suicide de Laura Pignataro, la directrice des ressources humaines du service juridique de la Commission. Elle aurait été contrainte de justifier la nomination de Selmayr, en contradiction avec le droit européen. Face à la médiatrice européenne, Laura Pignataro aurait craqué et lui aurait communiqué tous les documents en sa possession sur la procédure controversée, avant de mettre fin à ses jours.
«Il se passe quelque chose d’opaque et d’insupportable à la Commission » s’indigne l’eurodéputée française Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy. Son groupe S&D (sociaux démocrates) a réclamé mardi soir le respect de la dignité humaine et dénoncé un conflit d’intérêt manifeste lié au décès de Laura Pignataro. Demande cordialement rejetée. «Les commissaires ne pourront pas continuellement s’asseoir sur les demandes du Parlement » s’indigne l’eurodéputée.
Sophie Mercier