16 mai 2020
Les députés européens ont appelé de leurs voeux, le 13 mai, la mise en place d'un "filet de sécurité" pour les projets européens. Celui-ci permettrait d'assurer leur financement en 2021 en cas d'échec des négociations sur le futur budget de l'Union européenne.
"Nous avons proposé un plan de contingence pour ne pas prendre de risques" . C'est ainsi que l'eurodéputé portugaise Margarida Marques (S&D, sociaux-démocrates) justifie le projet de filet de sécurité pour les bénéficiaires des programmes de l’Union européenne que le Parlement européen a largement adopté le 13 mai en session plénière (616 pour, 29 contre et 46 abstentions). Soutenu par cinq groupes politiques de gauche et de droite (PPE, S&D, Renew, les Verts et ECR), ce projet vise à assurer la continuité des financements européens dans l'hypothèse où les Etats membres continueraient à ne pas s'entendre sur le budget de l'Union européenne pour la période 2021-2027. Concrètement, le budget de 2020 serait reconduit automatiquement pour l'année 2021, à hauteur de 172 milliards d'euros. Afin de prendre en compte l'épidémie de Covid-19, de nouveaux instruments pourraient néanmoins être introduits dans le but de limiter l'incidence de la crise sanitaire.
Selon l'eurodéputé français Éric Andrieu (S&D, sociaux démocrate) un tel filet de sécurité est indispensable pour éviter que l'absence d'accord budgétaire ne mette en difficulté des secteurs entiers de l'économie européenne, comme l'agriculture. "Le budget de la Politique agricole commune dépend directement d'un accord sur le budget de l'Union européenne", rappelle-t-il. Néanmoins, le vote du Parlement européen n'est qu'une recommandation et seule la Commission européenne est en mesure de décider de l'instauration effective d'un plan de contingence budgétaire. Les eurodéputés lui ont donné jusqu'au 15 juin pour le faire, mais Margarida Marques espère avoir une réponse "dès la semaine prochaine".
Valentin Naturel