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80 % des Géorgiens sont en faveur d’une intégration de leur pays dans l’UE. Ils espèrent un avenir meilleur, entre valeurs démocratiques et prospérité économique. Témoignages. 

Magda Shengelia, 21 ans, étudiante en sciences politiques à Tbilissi

« En France, les gens savent que manifester peut leur faire obtenir gain de cause - ce n’est pas le cas ici »

« En Europe, les citoyens peuvent exprimer leur opinion sans crainte et ont la possibilité d’aller manifester contre des réformes qu’ils jugent injustes. En France par exemple, les gens se mobilisent contre la réforme des retraites parce qu’ils savent que ce genre d’action peut leur faire obtenir gain de cause — ce n’est pas le cas ici. Si la Géorgie intégrait l’Union européenne, cela nous permettrait de nous éloigner de la Russie et d’avoir plus d’opportunités pour notre avenir professionnel. Ici, les jeunes s’inquiètent de ne pas trouver de travail ou de ne pas réussir à faire ce pour quoi ils ont étudié. L’intégration est un processus sur le long terme, et nous ne verrons pas les résultats immédiatement. Mais si nous pouvions améliorer notre système d’éducation, si nous réussissions à réduire les inégalités économiques dans notre pays, nous serions sur la bonne voie. Pour moi, l’Europe est la seule issue possible aux maux de la Géorgie. C’est même la seule opinion valable sur le sujet. »

 

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Lasha Jangiani, 42 ans, devant un supermarché de Tbilissi. © Tara Abeelack

 

Irma Kiria, 36 ans, travaille dans une start-up à Tbilissi

« Nous avons une forte identité, et nous devons pouvoir mettre quelque chose sur la table »

« L’Union européenne représente la paix : c’est un allié puissant qui pourrait nous protéger des agressions russes. Les relations entre l’Europe et la Géorgie sont très anciennes, et nous estimons avoir le droit de devenir membres de l’UE, au vu de notre histoire commune. Personnellement, j’ai participé aux manifestations de cette année contre la loi sur les agents étrangers, tout comme j’avais participé à la Révolution des roses pour réclamer plus d’ouverture vers l’Europe. J’avais 16 ans à ce moment-là [en 2003, un mouvement pacifique oblige le président d’alors à démissionner tandis que son successeur ouvre le pays à l’Occident, ndlr]. En tant que Géorgiens, nous ne devrions pas juste espérer plus de prospérité et d’innovation de la part de l’UE : nous avons une forte identité, et nous devons pouvoir mettre quelque chose sur la table. La Géorgie a besoin de se dire qu’elle fait partie de quelque chose de grand et d’important. »

Tara Abeelack
Isalia Stieffatre
Avec Eva Khoperia

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Magda Shengelia, 21 ans, devant l'Université d'État de Tbilissi. © Tara Abeelack

 

Lasha Jangiani, 42 ans, sans emploi, Tbilissi.

« Certains de nos dirigeants critiquent l’Europe mais y envoient leurs enfants pour étudier »

« Quand j’entends parler de l’Europe, je pense immédiatement à la démocratie, à la prospérité économique et à une bonne qualité de vie. Là-bas, les citoyens savent ce que signifie la vie dans un État démocratique, et leur voix compte. Si la Géorgie accède au statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, la Russie ne pourra plus interférer dans notre vie politique, ni nous attaquer d’aucune autre manière. Cela nous permettra aussi, à nous Géorgiens, de pouvoir travailler à l’étranger plus facilement, et d’avoir de meilleurs revenus. Ici, certains de nos dirigeants critiquent l’Europe mais y envoient leurs enfants pour étudier : ce sont des hypocrites et cela prouve qu’y vivre et y étudier garantit aux jeunes un brillant avenir. Ces gens qui disent ne pas vouloir intégrer l’UE préfèrent la Russie et l’instabilité, et ce genre d’opinion ne doit pas pouvoir s’imposer dans notre pays. »

 

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Irma Kiria, 36 ans, sur un marché à côté de Akhmeteli Theatre.
© Tara Abeelack

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