Chantier d'insertion professionnelle, le restaurant le Petit Gourmand, installé au Centre social et culturel Victor-Schoelcher, permet à des employés de faire un premier pas dans le monde du travail.
Passé les deux portes battantes du centre social et culturel Victor-Schoelcher, on trouve la salle de restaurant du Petit Gourmand, sa vingtaine de tables dressées, et ses nappes blanches en papier agrémentées de bouquets de fleurs en plastique.
Service du lundi au vendredi, seulement le midi. Deux plats du jour sont proposés. Aujourd’hui, c’est rôti de porc ou filet de daurade. En accompagnement : haricots verts et purée de pommes de terre. Tous les produits sont frais et le menu entrée, plat, dessert, café coûte seulement 6,90 euros. Les clients du Petit Gourmand sont les scolaires des écoles environnantes, les habitants du quartier ou encore les travailleurs du coin.
"C’est le côté social aujourd’hui qui me plaît dans ce métier", souligne Christophe Froeliger, chef de service du restaurant. Il recrute des personnes éloignées de l’emploi âgées de 20 à 40 ans, en chantier d’insertion professionnelle. Surtout des femmes. Parfois c’est leur premier emploi, d’autres fois une reprise après avoir élevé des enfants.
La majorité des personnes participant à ce chantier d’insertion est issue de l’immigration et pour Christophe Froeliger, "il y a quand même la barrière de la langue". L’apprentissage du français, "c’est ça qui est important après pour retrouver un emploi", ajoute-t-il. Le centre social et culturel dans lequel se trouve le restaurant propose deux heures de cours de français par semaine. Pour le chef de service, le chantier du Petit Gourmand représente un premier pas dans le monde du travail : "J’ai souvent l’image du tremplin", lâche-t-il en souriant.
Lucie ambitionne de travailler dans la petite enfance
Dans la salle, derrière le comptoir, Songlu, 28 ans, et Lucie, 35 ans, encaissent les clients et servent en salle. Songlu est turque, elle a déjà fait de la restauration, mais a arrêté après son premier enfant. Maintenant que le petit dernier va à l’école, elle se relance.
Lucie, elle, est arrivée d’Arménie en 2012 avec sa fille. Là-bas, elle était professeure d’anglais. Sans papiers et ne parlant pas le français, elle s’est retrouvée sans emploi. Aujourd’hui, grâce à son travail, elle apprend le français et a pour but de passer le Bafa pour exercer dans le milieu de la petite enfance.
Songlu remet un pied dans la vie professionnelle comme serveuse au Petit Gourmand, après plusieurs grossesses. © Myriam Mannhart