Père et fille se sont lancés dans un pari fou : Guy et Sarah Zins ont construit une maison flottante, équipée de tout le confort nécessaire, pour ceux qui souhaitent vivre au fil de l'eau. Sans compromis sur la luminosité ou le confort.
Le bateau peut être visité les mardis, mercredis et jeudis de 14 à 18 heures et les samedis et dimanches de 12 à 16 heures. Crédit photo : Léa Schneider / Cuej
Baies vitrées, meubles de rangement blancs laqués : la soixantaine de mètres carrés est aménagée de façon contemporaine. Avec frigo, congélateur, four, machine à café et climatisation. Le tout à côté des péniches de Batorama strasbourgeois qui défilent devant la terrasse tous les quarts d'heure : ce sont d'ailleurs les seuls moments où la pièce à vivre tangue légèrement. Sur les 100 m² de la plate-forme (5 mètres de large pour 20 mètres de long), 65 sont habitables. En comptant le toit, l'habitation dispose de 60 m² de terrasse. Impossible par contre d'envisager un étage pour qui veut naviguer : le bateau fait déjà 3,35 mètres de haut. Le Pont Royal, ou pont de Gallia, en fait 3,45 m.
La start-up basée à Grosbliederstroff, Boat Home, n'est pas seulement familiale, mais se veut aussi locale et écologique. Le premier prototype a été assemblé à Sarreguemines. 70 % des matériaux sont français, selon Sarah Zins, qui fait visiter la maison flottante. Le reste vient d'Europe : d'Allemagne, d'Italie…
Leur but, l'autonomie en électricité : le moteur, l'électroménager et tous les équipements du bateau sont alimentés par les panneaux solaires posés sur le toit-terrasse. Pour peu que le soleil brille, ils permettent de naviguer toute la journée, ou de 6 à 7 heures par temps maussade. Toujours en navigation, les batteries du bateau offrent une autonomie de 5 heures. Les prises de quai, comme les bornes pour voitures électriques, permettent de recharger les batteries en une nuit. En cas de pépin, il reste toujours la génératrice diesel de secours.
250 000 euros pour boat-home non aménagé et non motorisé
Tous ces équipement sont situés dans les flotteurs de l'habitation, sous le niveau de l'eau. Seuls les deux postes de pilotage, dans la salle à manger et sur la terrasse, diffèrent de l'ameublement normal d'un appartement. Dans la salle de bain, l'eau est puisée dans les cuves de stockage approvisionnées dans les ports. Pour le prochain boat-home, soit leur première commande, les Zins prévoient d'installer un système de traitement d'eaux usées et de purification dans le bateau. En attendant, ils vidangent dans les ports.
La vie sur l'eau a un coût : Sarah Zins table sur 250 000 euros pour un boat-home non aménagé et non motorisé, donc mobile mais incapable de se déplacer par ses propres moyens. Pour la version habitable et déplaçable, comptez environ 400 000 euros. Autre frein : il n'y a que peu d'emplacements d'amarrage prévus par les voies navigables de France le long des berges strasbourgeoises. L'alternative : faire une halte dans les ports ou pousser plus loin. En attendant que la vie sur l'eau se généralise comme aux Pays-Bas.
Léa Schneider
La cuisine est entièrement équipée. Crédit photo : Léa Schneider / Cuej