La photo tout sourire entre Luigi Di Maio, le chef du parti antisystème italien M5S, et des "gilets jaunes" n'est pas passée pour Emmanuel Macron. Le cliché, a été pris dans l'Eure Lundi à l'occasion d'une visite du jeune ministre italien du Développement économique.
Oggi con @ale_dibattista abbiamo fatto un salto in Francia e abbiamo incontrato il leader dei gilet gialli Cristophe Chalençon e i candidati alle elezioni europee della lista RIC di Ingrid Levavasseur.
Il vento del cambiamento ha valicato le Alpi. pic.twitter.com/G8E0ypLalX— Luigi Di Maio (@luigidimaio) 5 février 2019
L'État français a décidé de rappelé son ambassadeur en Italie, Christian Masset, pour des «consultations» après une série de «déclarations outrancières» des dirigeants italiens. «Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable», a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay dans un communiqué.
#Italie : les dernières "ingérences" que dénonce Paris (texte ci-dessous) qui justifient le rappel de l'ambassadeur, c'est la rencontre entre Di Maio et une délégation de gilets jaunes.
À ma connaissance, il n'y a pas eu de rappel d'ambassadeur depuis 1945 #rappel #GILETSJAUNES pic.twitter.com/DMFwXxcu7W— François Beaudonnet (@beaudonnet) 7 février 2019
Depuis plusieurs semaines, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur transalpin, critiquent régulièrement la façon dont la France gère la crise politique des gilets jaunes, qui secoue le pays depuis novembre. «Plus vite Macron rentrera chez lui, mieux ça vaudra» avait notamment lancé Matteo Salvini dans une vidéo. Les dirigeants italiens se défendent de vouloir lancer des polémiques. «Nous ne voulons fâcher personne, a temporisé Matteo Salvini, également membre de la Ligue du Nord, classée à l'extrême-droite. Le peuple français est notre ami et notre allié». Emmanuel Macron avait estimé, en janvier que «l'Italie méritait des dirigeants à la hauteur de son histoire» après que Matteo Salvini ait acusé la France «d'appauvrir l'Afrique» et de mener une politique de colonisation du continent.
La France vient de rappeler son ambassadeur en Italie, dénonçant des attaques "sans précédent depuis la fin de la guerre". Ces attaques, les voici... pic.twitter.com/IbDY3ADiy4
— Brut FR (@brutofficiel) 7 février 2019
Les deux dirigeants italiens se disent ouverts au dialogue avec la France alors que Giuseppe Conte, le chef du gouvernement italien, ne s'est pas encore exprimé.
Thibaut Chéreau