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11/02/12
14:00

Syrie : un général assassiné samedi, 37 morts vendredi

Un haut fonctionnaire syrien a été tué en pleine rue samedi. Le bilan de vendredi fait état de 37 morts, dont 29 civils, auxquels s'ajoutent 28 tués lors de deux attentats à Alep. A Homs, haut lieu de la contestation, les chars continuent l'assaut de la ville.

mise à jour 12/02/12 à 14:00

Samedi matin : Un général de l'armée syrienne a été assassiné à Damas, devant sa maison, a rapporté l'agence de presse officielle syrienne (SANA), à la mi-journée. " Trois hommes armés ont guetté la sortie du général de sa maison et lui ont tiré dessus ", indique l'agence SANA. La télévision d'Etat a montré des images d'un corps au visage flouté qu'elle a présenté comme celui du médecin et général Issa al-Khawli, directeur de l'hôpital militaire de Hamich. Si l'information est confirmée il s'agirait du premier assassinat d'un haut responsable militaire dans la capitale syrienne. De tels actes ont déjà eu lieu dans les bastions rebels de Homs et Idlib.

19h00 : A propos des deux attaques à la voiture piégée d'Alep, le ministère syrien des Affaires étrangères a écrit que "le crime a été commis par des parties soutenues par des pays arabes et occidentaux (..) qui veulent nuire à la sécurité des citoyens syriens". Il a adressé vendredi des courriers aux secrétaires généraux de l'ONU et de la Ligue arabe.

Le ministère, qui ne cite pas de pays précisément, accuse les Etats visés de "mener une campagne hostile à la Syrie sous des prétextes humanitaires alors qu'ils accueillent dans le même temps les groupes terroristes et les hommes armés sur leur sol". Dans ces conditions, le ministère syrien réaffirme "le droit de la Syrie à protéger ses citoyens et à combattre le terrorisme et la violence".

17h30 : Un nouveau bilan fait état de 28 morts causés par les deux attentats à la voiture piégée à Alep, la deuxième ville de Syrie, ce vendredi matin. Les charges explosives étaient dirigées contre des bâtiments de la sécurité.

Une vidéo d'Euronews avec des images amateurs après les deux attaques :

Au même moment, les chars de l'armée syrienne entraient dans la ville de Homs, foyer de la contestation. Outre les attentats, le bilan de la journée serait de 37 morts, dont 29 civils tués par les tirs des forces de sécurité, a rapporté l' Observatoire syrien des droits de l'Homme. Dans la foyer de la contestation, à Homs, les chars ont pénétré dans le quartier de Inchaat. Cet assaut a fait une douzaine de morts, s'ajoutant aux 450 décès que compte la ville depuis le début des bombardements massifs de l'armée, samedi 4 février.

Cette journée aura été marquée par la violence gagnant Alep, capitale économique de la Syrie. Les deux attentats sont les premiers du genre à frapper la ville. Comme depuis le début de la révolte contre le président Bachar el-Assad en mars 2011, le pouvoir syrien a accusé des " gangs terroristes ", d'être derrière ces violences.

Inversement, Ryad al-Assad, le dirigeant de l'Armée syrienne libre (ASL) qui regroupe les militaires dissidents, a accusé le régime syrien d'avoir commandité les deux attentats à la voiture piégée à Alep "pour détourner l'attention" de la répression à Homs.

Ces attaques sont survenues au moment où les Syriens commençaient à se rassembler dans plusieurs villes pour la manifestations habituelle du vendredi depuis le début de la contestation. Des cortèges ont défilé à Hama (au centre de la Syrie), Idleb (au nord-ouest), Damas et même dans certains quartiers de Homs pourtant pilonné par les chars syriens depuis maintenant sept jours. Les défilés étaient cependant moins dense que d'habitude en raison d'un fort déploiement de troupes de sécurité.

Face à cette situation, le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a estimé que le Conseil de sécurité devait saisir la Cour pénale internationale. Une commission d'enquête des Nations unies avait déjà conclu que des crimes contre l'humanité ont eu lieu depuis mars 2011 en Syrie.

Afficher Syrie sur une carte plus grande

16h40 : L'Union Européenne (UE) devrait décréter fin février un embargo sur les exportations syriennes de phosphate, un gel des avoirs de la banque centrale et une interdiction du commerce des diamants et des métaux précieux dans le cadre d'un renforcement des sanctions contre Damas, selon des sources diplomatiques relayées par l'AFP.

Un accord préliminaire a été trouvé jeudi en ce sens au niveau des représentants des 27 Etats de l'UE. Cependant, ce douzième train de sanctions à l'encontre de la Syrie depuis le printemps 2011 ne devrait pas être adopté avant la fin du mois de février.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères français attend les résultats de la prochaine réunion de la Ligue arabe au Caire, dimanche 12 février. Bernard Valero, porte-parole du ministère, affirme que la France " appuie la mobilisation " et poursuit ses consultations en vue " d'aider le peuple syrien ".

Le Conseil de coopération du Golfe qui réunit les six monarchies arabes du Golfe, l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar, Bahreïn, Oman et les Emirats Arabes Unis, se réuniront auparavant dans la capitale égyptienne, peu avant la réunion de la Ligue arabe.

15h55 : Pour le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, le veto russo-chinois de samedi au Conseil de sécurité de l'ONU, a " ébranlé " la confiance dans l'ONU. Les vétos de la Russie et de la Chine, samedi 4 février, qui ont empêché l'adoption d'une résolution condamnant la répression de la contestation en Syrie. " Nous traversons des temps inquiétants et malheureusement ce qui s'est passé aux Nations Unies est absolument regrettable ", a déploré le roi Abdallah.

Depuis le début de la contestation en mars 2011, la répression aurait fait plus de 6.000 morts selon les militants. Lundi, l'Arabie Saoudite avait déjà appelé à " des mesures décisives " pour arrêter " l'effusion de sang en Syrie ". Et mardi, les six monarchies du Golfe ont décidé d'expulser les ambassadeurs syriens et de retirer les leurs de Damas.

Mais ce vendredi matin, la Russie est resté sur sa position de défense du régime de Bachar el-Assad. En réponse à Barack Obama qui dénonçait " un bain de sang atroce " suite aux 80 personnes tuées la veille par les forces du régime qui ont pilonné Homs, le vice-ministre russe des affaires étrangères a estimé que " les Etats occidentaux (...) sont complices du processus d'attisement de la crise " en Syrie. Pour Sergueï Riabkov, les dissidents syriens, en refusant de négocier avec le pouvoir, sont responsables de la poursuite du " bain de sang ".

15h00 : Ryad al-Assad, le dirigeant de l'Armée syrienne libre (ASL) qui regroupe les militaires dissidents, a démenti toute implication de l'armée rebelle dans les attaques menées ce vendredi à Alep, deuxième ville de Syrie, contrairement à ce qu'indiquait un peu plus tôt Arif Hamoud, colonel de l'ASL.

Ce vendredi matin, deux attaques à la voiture piégée ont eu lieu contre des bâtiments de la sécurité a Alep, faisant 25 mort. Ryad al-Assad a accusé le régime syrien d'avoir commandité les deux attentats à la voiture piégée à Alep "pour détourner l'attention" de la répression, notamment à Homs. "Ce régime criminel tue nos enfants à Homs et mène des attaques à Alep pour détourner l'attention de ce qu'il fait à Homs", a complété le colonel Maher Nouaïmi, porte-parole de l'ASL, confirmant ainsi la position de la commission générale de la Révolution syrienne (CGRS). Opposée au pouvoir en place, elle avait dénoncé un peu plus tôt " une nouvelle mise en scène réalisée par le régime ".

13h45 : " Il y a un déploiement massif des forces de sécurité devant les mosquées dans le sud de Banias ", à l'Ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces armées syriennes se sont postées devant les mosquées du pays, ce vendredi 10 février, jour de prière. Selon plusieurs opposants au régime, elles auraient même ouvert le feu sur les fidèles dans certaines zones pour empêcher les manifestations prévues après la prière hebdomadaire.

Voici une vidéo amateur montrant les manifestations du vendredi 3 février :

Depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, des manifestations sont prévue tous les vendredis à travers le pays. Cette fois-ci, les militants pro-démocratie entendent dénoncer le soutien de la Russie au régime de Bachar al-Assad et son veto à l'ONU. " La Russie tue nos enfants. Ses avions, ses chars et son veto aussi tuent nos enfants ", peut-on lire sur la page Facebook Syrian Revolution 2011.

Samedi 4 février, Moscou avait bloqué toute action internationale concertée suite à son véto au Conseil de sécurité de l'ONU. Ce vendredi, le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov a d'ailleurs accusé les Etats Occidentaux de s'être rendus complices de l'aggravation de la crise en soutenant les opposants, avant d'ajouter que l'opposition serait désormais tenue pour responsable de la poursuite du " bain de sang ".

12h35 : Arif Hamoud, le colonel de l'Armée syrienne libre (ASL) revendique les attaques à la voiture piégée contre des bâtiments militaires ce vendredi à Alep, deuxième ville de Syrie, selon France 24. La chaîne d'information indique sur son site cette revendication de l'ASL, constituée de militaires déserteurs de l'armée syrienne du régime en place. Cette déclaration sera démentie par le suite, par le porte-parole de l'ASL. D'ailleurs, la commission générale de la Révolution syrienne (CGRS) opposée au régime, avait dénoncé un peu plus tôt " une nouvelle mise en scène réalisée par le régime ", accusant le pouvoir en place d'être à l'origine de ces attaques à Alep.

11h45 : Dans un premier bilan, le ministre syrien de la Santé affirme que " vingt-cinq corps et 175 blessés ont été transportés jusqu'à présent dans les hôpitaux publics d'Alep, à la suite de deux explosions terroristes. " Ces attaques à la voiture piégée visaient deux bâtiments de la sécurité à Alep.

10h45 : En réponse à Barack Obama qui dénonçait " un bain de sang atroce ", le vice-ministre russe des affaires étrangères a estimé que " les Etats occidentaux, en incitant les opposants syriens à des actions intransigeantes (...) sont complices du processus d'attisement de la crise ". Sergueï Riabkov tient pour responsable l'opposition, qui refuse de négocier avec le pouvoir, dans la poursuite "du bain de sang".

10h37 : A Homs, " les chars sont entrés dans le quartier Inchaat avant l'aube ", a déclaré Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Selon plusieurs membres de la contestation, les soldats du régime ont pris d'assaut ce quartier de la ville, foyer de la contestation, ratissant le secteur maison par maison.

Plus de 80 personnes ont été tuées par les forces du régime qui ont pilonné Homs, pour un assaut destiné à faire plier la ville rebelle. Le président américain a dénoncé " un bain de sang atroce ". En six jours depuis le début des bombardements, plus de 400 civils ont été tués selon Rami Abdel Rahmane.

Thomas Richard et Chloé michelon avec AFP

crédit photo d'appel : Euronews

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