La Semaine de l’Olympisme et du Paralympisme, qui se tient actuellement dans toute la France, est l’occasion pour le comité d’organisation des JO 2024 d’attirer les jeunes vers des sports mineurs. Pour mieux rêver d’un record de médailles à Paris.
80 médailles aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, soit presque deux fois plus que les 42 de Rio en 2016. Bien que très ambitieux, l’objectif avancé par Laura Flessel en 2017, alors qu’elle était ministre des sports, est devenu un cap à suivre pour le sport français. Un but qui reste dans un coin de la tête du comité organisateur, et que l’on retrouve en filigrane dans tous les évènements organisés en amont de l’échéance olympiques. À commencer par la « Semaine olympique et paralympique », qui se tient du 4 au 8 février dans plusieurs collèges et lycées de France.
En Alsace, plusieurs ateliers sportifs ont été proposés dans divers établissements tout au long de la semaine. L’idée : mettre les élèves à la place d’invalides en les introduisant à l’handisport, mais aussi leur faire essayer des sports nouveaux, comme le tir à l’arc, athlétisme, aviron… « Au cours de cette semaine Olympique, je voudrais que les élèves et les étudiants handicapés, ou pas, découvrent la diversité des disciplines sportives, et surtout le sport qui leur donnera envie de s'y mettre », a déclaré Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, en marge du lancement de la troisième édition.
Derrière cette initiative apparait également l’intention de dénicher les champions de demain. « Il y a deux piliers pour la gouvernance du sport français : le sport pour tous, mais aussi le haut niveau, détaille Hugo Bourbillères, auteur d’un doctorat sur la question de l’accessibilité sociale des Jeux Olympiques. « Avec ces projets, il y a donc un objectif annoncé de développement de la performance. »
La France veut briller en 2024 et met donc toutes les chances de son côté. Elle a récemment lancé « Génération 2024 », un label aidant les établissements à accompagner les sportifs de haut niveau et à développer des projets avec les clubs locaux. En Alsace, huit collèges et lycées sont concernés, dont le lycée Louis Pasteur, qui compte déjà 130 élèves de haut niveau. A l’horizon 2024, le ministère des Sports annonce vouloir augmenter de 20% son nombre de licenciés jeunes dans les fédérations olympiques, paralympiques et scolaires. Plus de pratiquants, c’est plus de chance de trouver la perle rare, la chance de médaille.
Si l’objectif de Laura Flessel a pris autant d’importance, c’est parce que le nombre de podiums est un enjeu considérable pour le pays organisateur. En termes de rayonnement déjà, le nombre de médailles, chez les valides comme chez les handicapés, permet de faire la différence entre un évènement réussi ou non. A Londres en 2012, la Team Great Britain en avait remporté 65, un record pour le pays, qui avait marqué les esprits.
« L’idée du comité organisateur, c’est que plus la France aura de médailles, plus on mettra de monde à l’activité sportive, ce qui est l’objectif final confirme Hugo Bourbillères. Une critique qui revient souvent, c’est que l’on ne cherche pas à développer le sport en tant que tel, mais plutôt le sport qui peut faire une médaille. En Grande-Bretagne, on a investi beaucoup d’argent pour mettre les jeunes à la pratique sportive depuis 2011, mais des études ont montré que les retombées positives attendues n’ont pas forcément été constatées après l’évènement. » Si le cap 80 est maintenu, cette préoccupation pourrait vite passer à la trappe. Le prix à payer pour un été 2024 couronné d’or.
Corentin Parbaud