Jacques Bigot présidait ce vendredi, et pour la dernière fois, la séance du conseil communautaire. 124 propositions étaient à l'ordre du jour.
- La CUS a approuvé la création d'un puits pour pomper de l'eau à Plobsheim.
- Adoption de l'aménagement de la ZAC des deux Rives et du tracé du tram.
- L'opposition a voté contre le projet d'îlot bois au Port du Rhin.
- Passe d'arme entre Robert Grossmann et Raphaël Nisand, le maire de Shiltigheim au sujet de la médiathèque nord.
- Un hommage a été rendu aux élus qui ne se représentent pas. Robert Grossmann évoque "l'un des plus mauvais mandats de l'histoire de la CUS".
Beaucoup de subventions, quelques grands projets d'urbanisme, et un peu de politique politicienne, c'est le programme du dernier conseil de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) 2009-2014. À un mois des élections municipales, la question du remplaçant de son président, le maire PS d'Illkirch Jacques Bigot, occupera sans doute les esprits. Roland Ries, maire PS de Strasbourg, a passé un accord avec son premier adjoint, Robert Herrmann. En cas de majorité socialiste au conseil communautaire, ce dernier occupera le siège de Jacques Bigot. Une décision qui passe mal, pour deux raisons.
"Je suis plutôt favorable à ce que le président soit un non-Strasbourgeois, car Strasbourg oublie parfois que la CUS, ce n'est pas que Strasbourg", explique la vice-présidente verte Andrée Buchmann, conseillère municipale de Schiltigheim. Pierre Jakubowicz, collaborateur du groupe UMP, UDI et indépendants va plus loin : "C'est un reniement, sans concertation avec les autres élus, pour que Roland Ries régle ses problèmes strasbourgeois."
Jeu de chaises musicales
Car effectivement, Roland Ries avait promis en 2008 que la présidence de la CUS reviendrait à un non-Strasbourgeois. Un pavé, à l'époque, dans la mare de Fabienne Keller, et du "tandem" qu'elle avait constitué avec Robert Grossmann, président de la CUS. Sauf que depuis Ries, qui ne devait faire qu'un mandat, a changé d'avis. Et promis à Herrmann, son successeur désigné d'alors, le poste de président de la CUS. L'objectif : permettre à Alain Fontanel, le nouveau "dauphin", de devenir premier adjoint, même si celui-ci s'en défend. En échange, Bigot serait candidat aux élections sénatoriales, en lieu et place de... Ries. Un jeu de chaises musicales loin de réjouir Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, qui se verrait bien à la tête de la CUS.
Un coup de billard à multiples bandes, qui nous projette directement dans la perspective des élections municipales de mars 2020. De son côté, la majorité socialiste estime que "la campagne municipale s'invitera sans doute au cours des débats, entre les Strasbourgeois en tout cas. C'est un sujet qui énerve les non-Strasbourgeois", indique Guillaume Chabrol, collaborateur du groupe majoritaire. Et botte en touche sur la question de la provenance du futur président de la CUS : "Déjà il faut qu'on gagne. Après, il y aura un vote lors du premier conseil de CUS. Robert Herrmann a dit qu'il souhaitait être candidat."
Le tram au premier plan
Mais d'ici là, il y a les 124 propositions qui seront discutées demain. Selon Pierre Jakubowicz, il n'y aura pas de sujet particulier car c'est le dernier conseil communautaire. Idem du côté d'Andrée Buchmann, qui justifie le nombre de points à l'ordre du jour par la fin de la mandature. Parmi les sujets particulièrement importants selon elle, la construction de la médiathèque communautaire nord à Schiltigheim, qui n'a pas été adoptée au dernier conseil communautaire faute d'avoir réuni le quorum de votants, et l'extension du tram D, "un projet politique de première importance".
Le trajet de l'extension du tram D, d'Aristide Briand à Kehl. (crédit : CUS)
L'opposition de droite a justement prévu de mettre le sujet du tram en avant : "Nous sommes favorables à l'extension mais défavorables au tracé choisi par le président et le maire de Strasbourg. Ce tracé coûte 20 millions d'euros de plus que les deux autres proposés. On pourrait utiliser cet argent pour des extensions dans d'autres quartiers", explique Pierre Jakubowicz. Le groupe socialiste et républicain, majoritaire au conseil communautaire, s'attend à ces attaques : "Le président défendra son projet", explique Guillaume Chabrol, collaborateur du groupe.
Le projet de campus des technologies médicales sera au menu du dernier conseil communautaire. (capture d'écran alsace-biovalley.com/crédit : CUS)
La gauche va mettre en exergue le projet de campus Tech Med. La CUS va acquérir trois hectares de terrains appartenant aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) pour y développer un site dédié aux technologies médicales. Coût de la transaction, 18 millions d'euros.
Raphaël Czarny et Renaud Toussaint