Le Sénat tchèque a décidé lundi de poursuivre le président sortant Vaclav Klaus devant la Cour constitutionnelle pour haute trahison, en raison d'une amnistie controversée qu'il avait décrétée début janvier.
"Sur l'ensemble des 68 sénateurs présents, 38 ont voté en faveur de cette plainte et 30 contre", a déclaré le chef social-démocrate de la chambre haute du Parlement, Milan Stech, lors d'une conférence de presse. Les sénateurs de gauche ont voté en faveur de la plainte. Selon le secrétaire général de la Cour constitutionnelle Ivo Pospisil, celle-ci ne pourra rendre son verdict que fin mars.
Un tiers des détenus libérés
L'amnistie décrétée par Vaclav Klaus le 1er janvier dernier a provoqué une vague de mécontentement à travers le pays. Les sénateurs lui reprochent d'avoir outrepassé ses compétences en libérant 6.500 personnes, soit un tiers des prisonniers du pays
Parmi eux, beaucoup sont des petits délinquants, souvent assez âgés. Mais c'est la relaxe d'hommes d'affaires condamnés pour corruption dans les années 1990 qui a provoqué le plus de protestations.
Le mandat de Vaclav Klaus, 71 ans, ancien économiste libéral, expire jeudi. Le président élu, Milos Zeman, prendra ses fonctions le 8 mars. Si Vaclav Klaus était jugé coupable, il risquerait de perdre son droit à la retraite. Plus de vingt ans après l'éclatement de la Tchécoslovaquie, cette plainte est une première.
Elisa Heidenreich (avec AFP)