Le siège dans tous ses états, un rapport de l'Association européenne des jeunes entrepreneurs (AEJE) rendu public mardi 14 février, milite pour que le Parlement continue de siéger à Strasbourg.
Le rapport de l'AEJE défend l'idée d'un siège du Parlement à Strasbourg. (Crédit photo: flickr/Frédéric Chateau)
Strasbourg 1- Bruxelles 0. Dans une étude réalisée auprès des parlementaires rendue publique mardi 14 février, l'Association européenne des jeunes entrepreneurs (AEJE) défend l'implantation du Parlement européen à Strasbourg.
Destinée à mettre "en lumière les arguments mensongers et la mauvaise foi des opposants à Strasbourg", le rapport conteste notamment certains arguments avancés dans un autre rapport, pro-Bruxelles celui-ci, sorti en février 2011. Sous la direction du député britannique Edward Millan-Scott, "A tale of Two cities" pressait les institutions de modifier les traités européens pour permettre de déplacer le siège du Parlement européen à Bruxelles.
Le rapport dénonçait notamment un coût annuel du Parlement à Strasbourg de 169 à 203 millions d'euros. Des chiffres quatre fois supérieurs à la réalité, selon l'AEJE qui avance, elle, la somme de 51,5 millions d'euros, basée sur des documents du Secrétariat du Parlement européen. "Enfin, avec ce rapport Loebb, on s'aperçoit que c'est faux de dire que le Parlement européen à Strasbourg coûte plus cher", s'est félicité Jean Leonetti, ministre français des Affaires étrangères, à l'annonce de ce rectificatif.
Et ce n'est pas le seul point de discorde. L'AEJE a également ramené l'empreinte carbone du Parlement de Strasbourg à 4199 tonnes de CO2, contre 18 884 tonnes selon le premier rapport. Les émissions de CO2 auraient même été réduites de 57% entre 2006 et 2010.
22 recommandations
Si l'AEJE pointe ce qu'elle nomme des "contre-vérités", elle reconnaît également à Strasbourg certaines lacunes. Pour y répondre, elle émet 22 recommandations et se penche notamment sur les problèmes d'accès, de transport et d'hébergement dans la capitale alsacienne. Afin d'obtenir une meilleure desserte, le rapport propose de relancer le projet de ligne directe Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg. Il est également question d'aligner la fiscalité pesant sur l'aéroport de Strasbourg sur celle des aéroports environnants et de faire venir de façon durable une compagnie low-cost à Strasbourg. Un "pass Parlement européen" intra-muros, valable pour la durée des sessions plénières, pourrait également voir le jour.
Concernant les problèmes d'hébergement, l'association entend répondre aux parlementaires qui pointent les difficultés à se loger à Strasbourg à des prix acceptables - certains d'entre eux avancent une augmentations de l'ordre de 50% des tarifs des chambres pendant les sessions plénières. Elle propose ainsi de concrétiser le projet de la Ville de créer une "Charte de qualité hôtelière" promouvant un service adapté en termes de capacités, d'accueil et de tarifs.
Le rapport revient, enfin, sur les raisons historiques qui légitiment l'installation dans la ville alsacienne. Strasbourg n'a pas attendu que le Parlement s'installe entre ses murs, en 1992, pour devenir une capitale européenne, elle accueillait déjà l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dès 1949.
Floriane Leclerc