Alertés par une voisine, les pompiers ont découvert, samedi 11 février, dans le quartier de l'Esplanade à Strasbourg, le squelette d'un octogénaire probablement décédé en avril 2009.
Un homme décédé il y a trois ans a été retrouvé dans un appartement rue d'Ypres à Strasbourg. (Crédit photo : Renaud Février)
Inquiétée par le bruit incessant d'une radio durant 15 jours, une habitante du 44 rue d'Ypres à Strasbourg, a alerté police secours samedi. Le bruit provenait d'un appartement du cinquième étage, situé juste au-dessus de celui de la témoin.
A leur arrivée, les pompiers ont, selon une source proche de l'enquête, trouvé le squelette d'un homme dans un logement envahi par de nombreux pigeons, entrés par une fenêtre laissée ouverte. L'individu, né en 1931, serait le locataire du logement.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il serait décédé il y a près de trois ans, aux environs d'avril 2009. C'est l'un des volatiles qui aurait mis en marche la radio en se posant sur l'appareil.
Misère sociale
Aucun des très rares voisins rencontrés, ce dimanche matin, ne connaissait cette personne.
"Ce n'est pas la première fois que cela se produit, lâche un résident. Il y a quelques temps un autre cadavre avait été retrouvé au bout de quatre mois. Mais ici, il y a beaucoup de logements vides et on ne connaît pas vraiment nos voisins."
Selon plusieurs habitants, certains appartements seraient occupés par des drogués ou des sous-locataires illégaux. Au moins une vingtaine de logements seraient inoccupés.
Dans les coursives et les escaliers froids et sales, personne ne s'attarde. "Ce sont des gens défavorisés qui vivent ici, confie un médecin venu consulter un patient à domicile. Il y a une vraie misère sociale et les gens ne s'entraident pas vraiment. Ils se côtoient juste, sans que des liens ne se créent."
Les enquêteurs pencheraient pour une mort naturelle. Le parquet a néanmoins demandé un examen du corps pour écarter toute hypothèse criminelle. Il aura lieu ce lundi.
Marjorie Lenhardt et Renaud Février
(Crédit photo bandeau: Marjorie Lenhardt)