Démentie par un djihadiste d'Aqmi, la mort de Mokhtar Belmokhtar semble de plus en plus incertaine. Portrait d'un des chefs historiques d'Aqmi devenu un électron libre.
Mokhtar Belmokhtar, 40 ans cette année, est aussi appelé le Borgne. Pendant les années 1990, il opère dans le maquis algérien. A l'âge de 19 ans, il rejoint les moudjahidine en Afghanistan. Il rentre en Algérie à la fin de l'année 1992, où il intègre le Groupe islamique armé (GIA). Il intègre le GSPC (future Aqmi) en 1998.
Mokhtar Belmokhtar revendiquant la prise d'otage d'In Amenas, dans le sud de l'Algérie, le 16 janvier 2013. Photo Vidéo AFP
Durant les années 2000, le Borgne gagne son autre surnom, celui de « Mister Marlboro » en référence aux multiples trafics qu'il a instaurés : migrants, cigarettes, armes, drogue, diamants.
En 2003, il suscite des jalousies au sein du GSPC. Son attachement aux valeurs religieuses est remis en question. Il se réfugie dans le désert malien, noue des liens avec les chefs traditionnels et transforme peu à peu le Nord-Mali en sanctuaire.
Il obtient rapidement une réputation de chef intraitable. En 2007, à la suite de dissensions au sein du GSPC et de sa transformation en al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), il est remplacé à la tête de la zone 9 (le Sahara) par Abou Zeid.
Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, il aurait commandité l'assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, des prises d'otages de deux Canadiens en 2008, de trois Espagnols et de deux Italiens en 2009.
Belmokhtar a quitté Aqmi fin 2012 pour créer son propre groupe, « Les signataires par le sang », dont la première action d'envergure a été une prise d'otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier à In Amenas, dans le sud de l'Algérie. L'attaque et l'assaut de l'armée algérienne s'étaient soldés par la mort de 37 étrangers, un Algérien et 29 ravisseurs.
Trochet Jessica avec AFP et Jeune Afrique