Emmanuel Macron a appelé, mardi 5 septembre, les propriétaires à baisser leur loyer de 5 euros pour suivre la diminution des APL. Ils ont pourtant déja baissé en France cette année. Strasbourg fait toutefois exception à la règle.
Le sevice location d'Immoval, avec Nathalie Binder au centre. (Crédit photo Thibault Seulliet)
Selon l'association Clameur (Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux), les prix des loyers ont chuté, en France métropolitaine, de 0,6 % depuis le début de l'année. « Les loyers entre deux locataires ont déjà reculé en moyenne de 5,40 euros mensuels (hors charges) depuis les huit premiers mois de l'année pour un prix au mètre carré de 12,50 euros », souligne Michel Mouillart, directeur scientifique de Clameur, dans Aujourd'hui en France du mercredi 6 septembre.
Dans certaines villes, la baisse est même spectaculaire : à Rennes, les loyers ont baissé de 3,6 %, au Havre de 3,5 %, à Marseille de 2,7 % et à Paris de 0,6 %. En revanche d'autres résistent bien, comme Lyon (+2,1 %) ou Lille (+1 %).
Source : Clameur
À Strasbourg, toujours selon Clameur, le prix des loyers a grimpé de 0,4 % depuis le début de l'année, pour un prix du mètre carré qui s'élève à 12,60 euros. « Strasbourg est en zone tendue, c'est-à-dire que la demande est supérieure à l'offre. Mécaniquement, les loyers augmentent », explique Nathalie Binder, agent de location à l'agence Immoval. Mais au sein même de la métropole, il existe des disparités. Si Strasbourg-Centre est très demandé, ce n'est pas le cas des quartiers Montagne Verte, Cronenbourg et Koenigshoffen, où les loyers sont plutôt à la baisse.
Strasbourg fait même office d'exception régionale puisque les prix ont baissé de 1 % dans le Bas-Rhin et de 1,8 % en Alsace, au cours de l'année 2017. « En tant que capitale européenne, Strasbourg attire énormément de monde et occupe une position très spécifique par rapport au reste de la région », détaille Nathalie Binder, qui travaille à Immoval depuis cinq ans. Pour l'agence, la baisse de cinq euros des loyers, désirée par l'Élysée, n'est pas d'actualité.
Du côté des propriétaires, l'annonce a peu de chances d'être accueillie favorablement, même si un gestionnaire de biens immobiliers relativise : « Nous sommes déjà matraqués fiscalement, nous ne sommes pas à cinq euros près. »
Timothée Loubière