Ericka Bareigts, député PS de la Réunion, à l'origine de l'initiative de loi mémorielle. (Mathieu Delmestre/Flickr)
L'histoire de la France n'est pas toujours glorieuse. Entre 1963 et 1982, des enfants de La Réunion ont été envoyés en métropole. Une nouvelle loi mémorielle devra être voté mardi.
« Ils verront la Tour Eiffel ». C'était ce qu'on avait promis aux Réunionnais. Puis, on emmenait leurs enfants en France métropolitaine. La Tour Eiffel, les enfants ne l'ont pas forcément vue. Pas plus qu'ils n'ont revu leurs parents.
Entre 1963 et 1982, sans vraiment avoir le consentement de leurs parents, l'État français sous l'impulsion de Michel Debré, à l'époque député de la Réunion, a déraciné des enfants réunionnais de tous les âges. L'idée : repeupler la France rurale. Mais sans se soucier du devenir des enfants ni de leur bien-être. L'un d'entre eux, Jean-Jacques Martial, confie même dans un livre, Une enfance volée, avoir été violé par son père adoptif.
Le pardon de l'Etat français
1600 enfants réunionnais ont ainsi été « déportés », selon leurs propres mots par l'État français. Ils veulent que celui-ci leur demande pardon. Ce mardi, l'Assemble nationale devrait voter une résolution mémorielle en ce sens.
A l'origine de cette initiative : la députée PS réunionnaise Ericka Bareigts. Dans un interview sur le site de France TV outre-mer, elle affirme mardi : « L'Etat se doit, c'est un minimum, de reconnaître sa responsabilité morale. Et nous devons faire le travail de mémoire pour comprendre cet exil forcé. »
Le sort des « enfants réunionnais de la Creuse » avait été ressorti des oubliettes de l'histoire au début des années 2000 lorsqu'une des victimes, Jean-Jacques Martial, avait intenté une action en justice. Trop tard. Les faits étaient préscrits. Ce mardi, l'Assemblée nationale aura une nouvelle chance de reconnaître cette page sombre de l'histoire contemporaine de la France.
Suivez le débat à l'Assemblé nationale en direct à partir de 16h30.
Cliquez ici pour le compte rendu du débat de la Commission de la défense nationale et des forces armées du 1er octobre sur le sujet.
Verena Hölzl