Le procureur d'Annecy, Éric Maillaud, a annoncé ce mercredi que l'enquête sur la mort de la famille Al-Hilli n'est pas encore élucidée. En l'état actuel des choses, l'ancien policier municipal arrêté mardi ne serait pas mis en examen.
Le procureur d'Annecy Éric Maillaud et le colonel Benoit Vinnemann en charge de l'enquête ont répondu aux journalistes. AFP.
Près de cinquante minutes de questions/réponses mais un seul point essentiel : "La tuerie de Chevaline n'est pas élucidée à l'heure où je vous parle". C'est ce qu'a déclaré le procureur de la République d'Annecy, Éric Maillaud, devant le parterre de journalistes réunis au tribunal ce mardi à 14h00. Avant d'ajouter : "à ce stade il est peu envisageable que le suspect soit mis en examen pour la tuerie." Une moto, un pistolet Luger et deux casques ont pourtant bien été découverts chez l'ancien policier de 48 ans, mais ils ne correspondent pas à ceux de la tuerie. "On n'a pas trouvé l'arme, on n'a pas trouvé de casque, ni de moto ressemblants", a renchéri le magistrat. La garde à vue d'Éric D. est cependant toujours en cours et pourrait encore durer quatre jours.
Deux informations sont tout de même à retenir : d'une part un second homme, ami de l'ancien policier municipal, a également été arrêté mardi. D'autre part de nouvelles interpellations sont à prévoir prochainement selon le procureur. Dans le premier cas, le deuxième suspect a lui aussi été arrêté mardi, mais plus tard dans la soirée. Il a même tenté fuir à la vue des gendarmes, avant d'être finalement placé en garde à vue. Néanmoins les enquêteurs s'orientent a priori plus vers un trafic d'armes pour les deux quadragénaires. "Une quarantaine d'armes de guerre, des grenades et des obus" ont ainsi été retrouvés au cours des perquisitions, explique le procureur. Un arsenal qui a nécessité l'intervention des services de déminage. "Ces infractions graves pourraient leur coûter jusqu’à 10 ans d'emprisonnement", assure Éric Maillaud.
Extrait de la conférence de presse à propos du trafic d'armes présumé. BFM TV / Youtube.
Dans le deuxième cas, plus important encore : "Il y aura de toute façon d'autres interpellations dans les moments à venir", d'après Éric Maillaud. Éric D. n'est donc pas la seule cible des enquêteurs. Le colonel de gendarmerie en charge du dossier, Benoit Vinnemann, précise également que : "plusieurs perquisitions sont actuellement en cours dans trois départements." Des ADN différents ont été découverts au cours de l'enquête mais aucun lien n'est pour l'instant établi. Après quelques heures d'espoir, l'enquête est donc à nouveau ralentie et plusieurs pistes restent encore à étudier. "Est-ce qu'il serait complètement aberrant que le tueur soit une personne locale mais commanditée par quelqu'un à l'étranger ?, s'est lui-même demandé Éric Maillaud. Je n'ai pas la réponse."
M6 à comparé les premières images du suspect au portrait-robot diffusé en novembre. Capture d'écran.
Luc Barre