Il aurait pu tomber sous les balles en Irak ou en Afghanistan, mais c'est chez lui, au Texas que le très médiatique Chris Kyle a été tué. Le sniper de 38 ans, après avoir servi onze ans au sein des Navy Seals, les troupes d'élites de la Marine américaine, a quitté l'armée pour lancer sa propre entreprise, Craft International. Il a été abattu par un vétéran d'Irak, Eddie Ray Routh. Un acte qui reste aujourd'hui inexpliqué.
Samedi 3 février, Chris Kyle participe à un gala de charité pour aider les vétérans victimes de stress post-traumatique. Des week-ends dans des ranchs au Texas pour se "réintégrer" à la société au retour d'Irak. C'est lors d'une activité avec des vétérans, au stand de tirs, qu'il a été tué par Eddie Ray Routh, 25 ans. Le jeune homme a aussi servi en Irak et était un protégé de la victime. Après avoir abattu Chris Kyle et l'un des ses voisins, il est rentré chez lui. Les policiers l'ont arrêté quelques heures plus tard.
Chris Kyle aurait, en quatre missions en Irak et de son propre aveu, tué près de 255 personnes. Les chiffres du Pentagone tournent autour de 160 kills (ennemis tués) mais il ne s'agit que des morts certifiées par les autorités américaines. Ses camarades des Navy Seals le surnommaient "The Legend", ses détracteurs irakiens "le diable de Ramadi", du nom d'une bataille sanglante en Irak. Sur sa tête pesait une prime de 80 000 dollars, mort ou vif. Une récompense promise par l'insurrection sunnite.
Chris Kyle se définissait comme un "guerrier de dieu", n'hésitait pas dans sa biographie, American sniper : autobiographie du sniper le plus redoutable de l'histoire militaire américaine, à parler des Irakiens comme des "salopards". Il disait ne rien regretter de ce qu'il avait fait. Pas de cas de conscience pour cette machine à tuer. (interview en anglais ci-dessous)
Depuis 2009, Chris Kyle s'était pourtant rangé. Père de deux enfants, il avait quitté les rangs de la Navy, mais pas les armes. Cette même année il avait lancé sa propre entreprise de sécurité et de formation de sniping, Craft International.
Chris Kyle était pour certains Américains un héros.
Marie Gesquière