Une offre d'emploi d'escort-girl figurait parmi les offres de la "Bundesagentur für Arbeit", l'équivalent allemand de Pôle Emploi.
"Travailler comme dame de compagnie pour un service d'escort t'intéresse ?" "Tu n'as aucune expérience dans ce domaine ?" Pas de problème...Voici l'intitulé d'une offre d'emploi qui figure sur le site de la Bundesagentur für Arbeit, l'équivalent du Pôle emploi en Allemagne. Elle a été publiée par l'entreprise escort.de.
C'est le quotidien populaire Bild qui a révélé l'affaire ce mardi. "L'Agence allemande pour l'emploi traite des femmes comme des prostituées", annonce en une le journal. La Bundesagentur für Arbeit l'a retirée ce mardi de son site. "Normalement, nous contrôlons toutes les entreprises qui déposent des offres. Nous regrettons que cette annonce nous ait échappés et nous allons l'enlever", a déclaré à Bild Paul Ebsen, le porte-parole de l'Agence.
Présentation des escort-girls dans le catalogue en ligne (capture d'écran de www.escort.de).
Anja Huth du service de presse de la Bundesagentur für Arbeit à Nürnberg, a expliqué à Cuej.info que les employeurs enregistrés avec leur numéro de déclaration au registre du commerce, peuvent mettre des annonces en ligne sans passer par un responsable de l'agence. 80.000 à 90.000 nouvelles offres d'emploi sont publiées chaque mois, selon les indications d'Anja Huth.
Un logiciel veille sur les nouvelles annonces et alerte s'il remarque certains mots ou expressions déplacés, comme des formules sexistes par exemple. Le mot "escort" ne figure pas sur la liste noire du logiciel. L'annonce a également échappé au contrôle des agents de la Bundesagentur für Arbeit. C'est pourquoi l'offre est restée en ligne pendant une semaine.
Le Bundesagentur für Arbeit met l'accent sur le fait qu'aucune femme n'ait été recrutée pour "escort.de" en passant par le service de la bourse de l'emploi.
Services érotiques "fournis"
Escort.de dont le siège est à Düsseldorf, propose à des femmes d'accompagner un homme dans un restaurant ou dans un bar, mais également des "services érotiques" de une heure à une semaine. Pour les femmes entre 18 ans et 40 ans , l'entreprise promet des revenus supplémentaires intéressants.
"La prostitution est légale en Allemagne, mais la Bundesagentur a un code éthique et ne souhaite proposer que des offres sérieuses. Elle ne veut rien avoir à faire avec des offres comme celles-ci", confirme Anja Huth. Début février, une affaire du même type avait déjà été relevée par la presse allemande: l'antenne d'Augsbourg (Sud) de l'Agence pour l'emploi avait fait parvenir à une femme de 19 ans une proposition d'emploi dans une maison-close.
Elisa Heidenreich (avec AFP)