Le 21 février 1965, un des plus grands militants de la lutte pour les droits civiques, est assassiné. 49 ans, jour pour jour, après sa mort, sa lutte n'est pas gagnée.
Martin Luther King et Malcolm X, en 1964, lors de leur unique rencontre. Crédit : Marion S. Trikosko/News & World Report Magazine
"Je crois que les jeunes blancs, noirs, jaunes ou rouges de la nouvelle génération, refuseront le racisme car ça tue l’unité (...) C’est le seul moyen pour l’humanité d’éviter le désastre auquel mène le racisme", disait Malcolm X. Ce vendredi 21 février, à l'heure du 59e anniversaire de sa mort, son rêve ne s'est pas réalisé. Le racisme augmente dans l'Hexagone, d'après une étude de la commission nationale consultative des droits de l'homme. Une discrimination déjà ressentie par Malcolm X dans les années 1950'. Le chef de mosquée reprochait déjà à la France d'être "le seul pays où le noir est autant contrôlé sans raison par la police que d'autres races; tout cela, à cause de sa peau". Une polémique nommée aujourd'hui "contrôle au faciès", et toujours en débat, comme le témoigne une enquête du défenseur des droits.
Pour défendre la cause des noirs, Malcolm X emploie des propos plus virulents que ceux de Martin Luther King, tous les deux militants majeurs des années 1950-60 pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis. "Je suis l'homme le plus en colère de l'Amérique", se qualifiait-il. Son combat lui a coûté la vie. Le 21 février 1965, alors qu'il donne une conférence dans une salle de bal à Harlem, Malcolm est assassiné.
Une lutte toujours vivante
Né Malcolm Little dans le Nebraska en 1925, le jeune militant grandit dans un pays où la ségrégation est légale. Brillant élève dans une école blanche, un professeur le provoque: "Les nègres ne peuvent pas être avocats." L'insulte le pousse à l'étude et au travail. Livré à lui-même avec ses frères et soeurs après la mort de son père et l'hospitalisation de sa mère, il vole pour survivre. La police le rattrape, il passe deux ans en prison. Même derrière les barreaux, il se plonge dans les livres à la bibliothèque et s'y convertit à l'islam. De délinquant, il devient chef de mosquée et prend le nom de Malcolm X.
Il prône un nationalisme noir, repris par le mouvement américain des black panthers. Il se fait connaître par ses discours charismatiques. Des prêches où il a forgé "une nouvelle philosophie de la fraternité musulmane, où la couleur de la peau importe peu par rapport à la foi religieuse", écrit l'historienne Alice Kaplan. Menacé de mort dans les deux dernières années de sa vie, il crée deux organisations pour faire survivre son engagement. Aucune n'a survécu mais de nombreuses associations ont repris son combat. Plus de 120 sont fédérées au sein du Conseil représentatif des associations noires de France. La lutte contre le racisme est toujours vivante.
Marion Paquet