L'armée chinoise est la plus importante au monde, avec ses 2,3 millions de soldats.
La Chine comble petit à petit le fossé qui sépare son armée de celle des Etats-Unis. Deuxième puissance armée du monde avec un budget de 720,2 milliards de yuans (88,8 milliards d'euros ou 120 milliards de dollars), la Chine a dévoilé son budget militaire, à l'occasion de l'ouverture de la session plénière de l'Assemblée nationale populaire (son Parlement). Par comparaison, les Etats-Unis dépensent 700 milliards de dollars pour ce poste tous les ans. Toutefois, l'agence de presse Reuters estime que ces deux pays pourraient être à niveau égal d'ici vingt ans. Rick Fisher, de l'International Assessment and Strategy Center, estime ainsi que la Chine mobilise désormais plus de 230 milliards d'euros pour son Armée populaire de libération (APL).
D'après le China Daily, qui cite le document officiel, le budget servira à améliorer les conditions de vie et de travail dans l'armée, à renforcer l'utilisation de machines et de l'information, ainsi qu'à protéger le pays. L'agence de presse AFP précise que le montant élevé de ce budget s'explique notamment par le programme spatial et l'entretien de l'arsenal nucléaire de l'armée – deux préoccupations qui rappellent celles de l'URSS pendant la guerre froide.
"Nous avons intensifié les préparatifs de combat", a rappelé le Premier ministre sortant Wen Jiabao, devant les 3000 délégués réunis dans l'imposant Grand palais du peuple, place Tianamen. Wen Jiabao, qui s'apprête à passer les rênes du pouvoir à Xi Jinping, a fixé les objectifs de la prochaine équipe dirigeante : "Accélérer la modernisation de la défense nationale et des forces armées, édifier une défense nationale solide et une armée forte." La Chine n'hésite pas à affirmer en même temps que la modernisation de son armée a pour seul but la "défense" du pays.
Début 2011, le ministre de la Défense nationale, Liang Guanglie, affirmait déjà que le développement de l'équipement militaire n'était dirigé contre aucun pays et ne constituait pas une menace. Mais les relations tendues entre la Chine et le Japon à propos d'un petit archipel en mer de Chine orientale poussent à relativiser ces déclarations.
Chloé Mahier