Selon un rapport du National Snow and Ice Data Center, la fonte de la banquise autour du continent a atteint un nouveau record. Une donnée inquiétante aux conséquences potentiellement dramatiques pour le climat.
La superficie de la banquise est en baisse constante depuis 2016. Photo : pxhere
L’hiver austral s’achève dans l’hémisphère Sud, la banquise de l’Antarctique a « probablement atteint son étendue maximum de 16,96 millions de km² le 10 septembre », d’après une annonce du National Snow and Ice Data Center (NSIDC, Centre de données national de la neige et de la glace) publiée le 25 septembre. C’est « de loin » la plus petite étendue jamais atteinte par les rives glacées du continent depuis le début des relevés du centre affilié à l’Université du Colorado, en 1979.
Une fonte brutale depuis 2016
Le dernier record de petitesse de la banquise datait de 1986, et elle s’étendait encore sur près d’un million de km² de plus qu’en 2023. Les scientifiques ont également constaté que, tout au long de l’hiver austral (de mai à octobre dans l’hémisphère Sud), la banquise s’est reconstituée à un rythme plus lent que la moyenne observée les années précédentes.
Les scientifiques craignent que la fonte brutale constatée ces dernières années se poursuit.
D’après le NSIDC, la banquise du continent a conservé une étendue stable depuis les années 1980, puis a pris un « virage brutal à la baisse » depuis 2016. Durant l’été austral (de juin à septembre), la banquise avait fondu jusqu’à atteindre une surface 1,91 million de km², le 13 février. Un triste record qui bat les 1,92 million de km² de 2022, et qui fait de 2023 la deuxième année où l’étendue de la banquise passe sous la barre des 2 millions de km².
Si le réchauffement climatique n’est pas directement mis en cause dans le rapport du centre, la hausse des températures des océans jusqu’aux zones les plus froides de la Terre peut expliquer l’état actuel du continent. Les scientifiques craignent que « ce soit le début d’une tendance à long terme de déclin de la banquise de l’Antarctique. »
Des conséquences graves sur le climat
Au Nord, l’Arctique termine l’été avec 4,23 millions de km² de banquise, soit la sixième plus petite superficie mesurée depuis le début des relevés du NSIDC, et deux millions de km² de moins que la surface médiane mesurée entre 1981 et 2010.
La disparition de la banquise pourrait avoir des effets dévastateurs sur le climat. Leur surface blanche renvoie les rayons du soleil, ce qui empêche un réchauffement trop fort de l’atmosphère. En Antarctique, elle protège les réserves de glace d’eau douce qui sont sur le continent. Sans elle, cette glace d’eau douce s’éroderait et participerait à la montée du niveau des océans.
Eva Pontecaille