Place Kléber, la police nationale a installé mardi une camionnette afin de promouvoir son école des Cadets de la République. Une formation en alternance qui vise à favoriser l'égalité des chances.
Un policier explique le fonctionnement de l'école des Cadets. Crédit Photo : Raphaël Badache
Mardi en début d'après-midi, place Kléber, le défilé de curieux est presque sans interruption. Depuis 10 heures, la police nationale est en opération de promotion. Aux abords d'une camionnette customisée, trois policiers présentent et vantent l'école des Cadets de la République.
Promouvoir l'égalité des chances
Il s'agit d'une formation en alternance s'étalant sur un an qui permet aux non diplômés de passer le concours de gardien de la paix, normalement réservé aux bacheliers. Créée en 2005 et accessible après une épreuve de sélection, elle cherche à promouvoir l'égalité des chances au sein de la police. C'est ce qu'explique le capitaine Patrick Grégoire, chef de l'unité « promotion, recrutement et égalité des chances ».
L'école est gratuite. Elle rémunère même ses étudiants à hauteur de 50 % du SMIC, soit près de 500 euros par mois. Mais l'intégrer relève du chemin de croix. Il faut tout d'abord avoir entre 18 et 30 ans, afficher un casier judiciaire vierge et être en bonne condition physique.Célia, 22 ans, rentre dans ces critères. Au chômage depuis la fin de ses études communication, elle a profité de cette opération de communication pour franchir le pas : « Vu que ça va pas fort en ce moment, il faut que je trouve un plan B. Si ça peut être la police, pourquoi pas. » L'un des policiers s'empresse de prendre ses coordonnées et lui donne les papiers d'inscriptions au concours.
Cette jeune femme reçoit les documents d'inscription au concours de l'école des Cadets / R.B.
Près de 10 % d'admission
Pour intégrer l'école des Cadets, elle devra se frotter à de multiples épreuves : test psychotechnique, épreuve de description de photos, exercices sportifs et entretien. « Vous arrivez brut de décoffrage, avec votre parcours et votre expérience, sans avoir besoin de préparer ces épreuves », explique le « Monsieur Recrutement » du dispositif, Patrick Grégoire.Mais le taux d'admission est faible. Les trois écoles de police du Grand Est (Montbéliard, Reims, Sens) accueillent chacune entre 400 et 500 candidats par an, pour seulement une cinquantaine de places disponibles.
Le bus de la police nationale présent mardi sur la place Kléber / R.B.
Une fois cette barrière franchie, les élèves passent 28 semaines au total dans une école de police, en l'occurrence celle de Montbéliard pour les Bas-Rhinois. Ils y recevront une formation en droit pénal, droit civil, secourisme, self-défense et, bien sûr, seront préparés au concours interne de gardien de la paix. Douze semaines d'enseignement au sein d'un lycée professionnel sont également au programme. Le tout entrecoupé de trois stages en commissariat.
« Le plan rêvé »
Une fois l'école terminée, les élèves deviennent automatiquement adjoint de service. Un contrat de deux ans - renouvelable une fois pour trois ans - les attend. Ils peuvent alors passer le concours de gardien de la paix autant de fois qu'ils le souhaitent. En cas d'échec, ils bénéficient de dispositifs de conversion. « On leur met le pied à l'étrier dans une branche qui n'a rien à voir avec le domaine de la police », raconte Patrick Grégoire. Pour Joris, 21 ans et titulaire d'un brevet des collèges, « c'est vraiment une superbe opportunité de trouver un travail. C'est le plan rêvé pour moi. »
A l'instar de Célia, il donne ses coordonnées à un policier et assure qu'il tentera sa chance au concours – dont les inscriptions se terminent le 20 mars. Ils seraient une vingtaine à avoir fait de même aujourd'hui. Selon la police.
Raphaël Badache