La septième édition du salon multi-pêche accueille ce week-end au Zénith de Strasbourg les experts du moulinet. Des adeptes de plus en plus jeunes qui se tournent vers les nouvelles pratiques du domaine.
Les leurres servant à la pêche des poissons carnassiers font l’objet de nombreuses innovations. © Quentin Celet
C’est le plus grand évènement consacré à la présentation de matériel de pêche dans le Nord-Est de la France. Ce samedi et dimanche, 12.000 personnes sont attendues dans les allées aménagées du Zénith de Strasbourg, pour mettre à l’honneur les 105 exposants venus des quatre coins du pays, de Suisse ou d’Allemagne.
Matériel de pêche, nautisme et nouvelles technologies sont les trois grands axes de vente du salon. Pour écouler leurs stocks, les commerçants ont misé sur des produits tournés vers une clientèle de jeunes actifs. En effet, la nouvelle génération a investi en masse la pratique, au point d’en redynamiser le marché : « On s’éloigne de plus en plus du cliché du papi qui va pêcher ses cinq carpes seul sur son bateau », remarque Michael Teterycz, co-fondateur de l’association Les Carnassiers Boerschois, organisatrice de cette réunion des acteurs du monde de la pêche.
Un vivier qui rajeunit
Selon les derniers chiffres de la Fédération nationale de la pêche en France, les moins de 18 ans représentaient par ailleurs près du tiers des adhérents à une carte de pêche en France, séduits par les nouveaux modèles qui émergent sur le marché. Et tout particulièrement derrière les stands du salon multi-pêche.
Jean-Luc Vigié (à gauche) et Michael Teterycz (à droite) se retrouvent pour la troisième fois à l’occasion du salon multi-pêche. © Quentin Celet
À l’instar des innovations dans la pêche au leurre, que Jean-Luc Vigié tente de développer avec son entreprise Fishing Box à Montaigu (Vendée). Cette pratique, qui vise à attirer des poissons carnassiers (brochet, perche, sandre) à l’aide d’un appât factice, bénéficie aujourd’hui de produits de plus en plus variés : des couleurs et des tailles différentes, jusqu’à certains modèles capables d’émettre des vibrations. « Aujourd’hui, environ 80 % des 15-45 ans choisissent la pêche au leurre, ils aiment beaucoup ces nouveaux objets », justifie-t-il.
Des outils modernisés
De même avec l’émergence d’une large gamme d’outillage électronique, qui optimise la pratique de la pêche : « Les jeunes veulent de plus en plus utiliser ces technologies modernes. Ils s’inspirent notamment de l’émission de Cyril Chauquet sur RMC Découverte [NDLR : Mordu de la pêche]. Dans un autre salon, à Clermont-Ferrand, il y avait des gamins de 5 à 10 ans qui venaient le voir pour une dédicace ! », explique Christophe Soares, qui s’apprête à réaliser sa septième année sur le salon.
Ce passionné de technologie travaille chez Navicom, distributeur national de moteurs électriques réduisant le bruit des bateaux, ou encore des sondeurs GPS permettant de représenter les reliefs rocheux d’une étendue d’eau jusqu’à 200 mètres de large.
30 000 pêcheurs dans le Bas-Rhin
Pour Michael Teterycz, la pêche est devenue aujourd’hui « un loisir fun », à l’image du « street fishing ». Une pratique urbaine développée il y a quelques années, dans laquelle le pêcheur se déplace sur un maximum de coins de pêche en une session. Un exercice qui a généralisé une pratique plus soucieuse des espèces : « On pratique presque tous avec les poissons le "catch and release" [NDLR : attraper et relâcher] désormais, même les plus anciens », note le président de l’association.
Et même si la crise sanitaire a fragilisé de nombreux distributeurs de produits de la pêche, et a suspendu pendant deux ans l’organisation du salon, les espérances des commerçants sont élevées. Le public est attendu en masse dans le Bas-Rhin, département connu pour abriter plus de 30 000 pêcheurs sur son territoire.
Quentin Celet
Édité par Louise Llavori