Quand les billetteries affichent trop vite complet, il ne reste plus qu’à se tourner vers les revendeurs. C’est ce qu’ont fait de nombreux spectateurs, en marge du concert du groupe américain de groove metal. Une pratique qui n’est pas sans risques.
Devant la salle de concert de la Laiterie, certains fans de Machine Head tentent d'écouler les billets en surplus. Cuej. Info / Quentin Celet
La foule commence à se faufiler entre les barrières de sécurité de la Laiterie. Il est 19h30, ce jeudi 16 septembre. Les t-shirts noirs à l’effigie de Machine Head envahissent la rue du Hohwald. Dans cette salle de spectacle du centre de l’espace culturel du quartier de la Gare, les artistes américains sont partis pour 2h30 dans la grande salle. Le groove metal est leur credo depuis plus de 30 ans. Et ce soir, pour célébrer leur nouvel album Of Kingdom And Crown, il y avait foule.
Dès que l’on s’invite dans la file d’attente, un refrain revient sans cesse : « Bonsoir, vous voulez une place ? » À la baguette, des fans de métal qui cherchent à écouler une place qu’ils ont en trop. Généralement, cela arrive par accident, comme pour Cédric, qui a fait le déplacement depuis Belfort avec deux amis : « Un collègue n’a pas pu venir ce soir. Donc je cherche quelqu’un à l’entrée pour revendre sa place ». Mais dans d’autres situations, cela peut s’avérer stratégique.
Acheter à la sauvette, fausse bonne idée
C’est le cas pour Léa, qui n’a pas pu réserver sa place sur la billetterie en ligne dans les temps, alors que les maigres 600 places de la Laiterie ont très vite été octroyées. Ces interactions, devenues de plus en plus régulières en marge des festivals et des concerts, sont facilitées ici par la proximité qu’entretiennent les participants : « Un fan de métal qui me vend un billet ? J’ai entièrement confiance ! » reconnaît Cédric.
Car récupérer sa place auprès d’un revendeur est une pratique à risques. John, habitué de la Laiterie, en connaît bien les limites : « Acheter un billet à une personne sur Facebook, c’est compliqué. Souvent, on reçoit la place par email, mais elle est envoyée à d’autres gens. Il suffit qu’un des acheteurs soit déjà passé pour que le billet ne fonctionne plus. »
Pour s’en prémunir, John a installé TicketSwap sur son téléphone. Via cet outil sécurisé, les détenteurs de billets rendent disponibles leurs suppléments, sans montant abusif. Rien que pour ce concert, 14 tickets ont pu être échangés. Une manière pour les métalleux strasbourgeois d’éviter les mauvaises surprises au moment de présenter leurs code-barres.
Quentin Celet et Loris Rinaldi
Édité par Cyprien Durand-Morel