Maryline Weyl se dit cryptozoologue. Cette strasbourgeoise vit au milieu des dragons, du Yeti et des licornes – et de tous les animaux légendaires qu’elle fait vivre dans ses livres. En printemps, l’illustratrice publie Le Grimoire des Fées. Rencontre.
Qu’est-ce que c’est la "cryptozoologie" ?
Maryline Weyl : C’est l’étude des animaux inconnus et cachés, comme le monstre de loch Ness, le Yéti ou le Kraken. En tant que cryptozoologue, je vais à la rencontre de ces créatures dans mes voyages. Et c’est vrai que, avec le recul, on ne sait pas si ces créatures existent ou pas, c’est comme les fantômes ou Dieu, finalement.
Pour vos livres, vous êtes donc devenue cryptozoologue ?
M.W. : C’est ça. À l’époque, j’ai travaillé avec un éditeur qui a commandé un livre sur les dragons. Il fallait écrire une petite introduction et donc j’ai imaginé un personnage de cryptozoologue. Après, lors des conventions, je venais costumée en aventurière, un peu comme Indiana Jones. Je trouvais ça amusant.
En quoi le personnage est différent de vous ?
M.W. : C’est plus un concept, mais on est quand même assez proches. Je voyage dans le monde entier et je m’intéresse aux légendes des différents pays que je visite. Je suis déjà allée un peu partout, ça serait plus facile de dire ou je n’ai pas encore été ! Malheureusement, on est un peu puni en ce moment. Mais voyager, c’est ma grande passion et ça m’inspire énormément.
Pour le nouveau livre Le Grimoire des Fées vous avez fait comment ?
M.W. : On était tous confinés quand j’ai commencé à écrire ce livre et ça m’a beaucoup inspirée. Comme on était bloqué, j’ai dû puiser dans mon imagination. D’habitude, j’emmène les lecteurs dans mes voyages, mais pour les fées, on est resté à la maison. On va les découvrir autour de nous, parce que je suis sûre qu'il y a des fées dans nos tiroirs, dans nos placards, dans la cabane du jardin.
Ce livre, vous l’avez financé sur Ulule. Pourquoi avez-vous choisi cela ?
M.W. : C’est en 2017 que j’ai découvert Ulule et le financement participatif. Je l’utilise pour la prévente de mes livres. Les gens peuvent m’aider à constituer une cagnotte que j’envoie ensuite à mon imprimeur. C’est vraiment ce qui me permet d’être indépendante.
Et ça marche bien ?
M.W. : Oui. C’est ma cinquième ou sixième campagne, je ne sais même plus. Et à chaque fois, j’obtiens 100% du financement et même plus. J’ai une communauté qui me suit depuis plusieurs années et qui réclame la suite de la collection. Ça me fait plaisir.
Qu’est-ce qui les attirent vers vos livres ?
M.W. : Peut-être mes histoires et l’originalité de mes illustrations. J’essaie de me réinventer aussi, de me réapproprier certains contes et légendes. J’essaie d’apporter ma petite touche. J’aime beaucoup les animaux et j’aime beaucoup les mélanger avec des végétaux. Par exemple je vais mettre un renard avec pleins de champignons ou une licorne avec des cristaux. Ça fait rêver, c’est magique.
Avez-vous déjà un prochain projet ?
M.W. : Je suis encore en train de boucler Le Grimoire des Fées qui va sortir en avril ou en mai. Mais oui, j’ai déjà envie de commencer un autre livre et de retourner dans cette bulle magique. Le Grimoire des Fées m’ouvre aussi des portes vers des sorcières ou des sirènes, mais je n’en dirai pas plus. J’espère pouvoir voyager pour cela, évidemment. Mais sinon, je peux aussi rester dans notre beau pays. J’ai assez de matière pour imaginer.
Maike Daub