C'est dans l'église Sainte-Claire, dans le quartier de Montreynaud à Saint-Etienne, que le père Riffard accueillait des sans papiers ou des demandeurs d'asile.
Le père Gérard Riffard, poursuivi pour avoir hébergé des étrangers sans-papiers ou des demandeurs d'asile dans son église en dépit d'une interdiction municipale, a été relaxé aujourd'hui par le tribunal de police de Saint-Etienne.
L'ancien curé de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de Saint-Etienne, âgé de 70 ans, avait accueilli dans son église du quartier sensible de Montreynaud, des demandeurs d'asile à qui la Préfecture n'avait pas trouvé de logement. Le père Riffard avait été accusé par la municipalité de manquement à la sécurité.
Estimant que le droit à l'hébergement d'urgence relève de la "liberté fondamentale", la justice a décidé de le relaxer. Le procureur de la République de Saint-Etienne, Jean-Daniel Regnauld, a annoncé que le parquet fera appel de cette décision.
Ce jugement est une surprise : à l'audience en juin le procureur avait requis une amende de 12.000 euros à l'encontre du père Riffard pour avoir continué à héberger des demandeurs d'asile malgré une interdiction municipale.
Le jugement en faveur du prêtre a été accueilli par les applaudissements d'une vingtaine de personnes venu soutenir le prêtre.
Après avoir appris la décision, le père Riffard s'est félicité qu'il ait eu un « débat de fond sur la question, pas uniquement sur les aspects juridiques » du non-respect d'un arrêté municipal.
L'évêque de Saint-Etienne, Dominique Lebrun, a indiqué dans un communiqué qu'il se réjouissait de cette décision de justice et qu'il reconnaissait que "l'état de nécessité prime sur d'autres normes".
Alexandra Zevallos-Ortiz avec AFP
Photo: Claude Essertel