Le candidat UDI aux municipales a dévoilé sa liste mercredi soir à l'hôtel Hilton de Strasbourg. Devant une salle bondée, l'ancien ministre a fait part de son projet pour l'avenir de la ville.
François Loos à la tribune explique son projet pour Strasbourg devant plus de 200 personnes (Photo: Hélène Faucher)
"C'est Pierre Mauroy qui m'a parlé en premier de l'idée d'euro-métropole. On s'était retrouvé à discuter ensemble avant une conférence. Alors je l'avais interrogé sur cette idée novatrice pour l'époque.
- C'est quoi une euro-métropole ?
- C'est 800 000 français et 200 000 belges !
- Et ça marche ?
- Plutôt bien ! Je donne mes visions et ils les mettent en musique.
Voilà ce que je veux pour Strasbourg !"
En entrelaçant anecdotes personnelles et projet politique, François Loos a ravi ses quelque 220 partisans présents hier soir à l'hôtel Hilton pour assister à l'annonce de sa liste municipale. Il faut dire que l'UDI avait vu les choses en grand : établissement prestigieux, cocktail à choix multiples... Fond sonore muscical? Pharell Williams! Histoire de coller au décor...
Les sympathisants, probablement prévenus en amont, arboraient leurs plus belles tenues de soirée. Les sympathisants... et la famille du candidat. "C'est mon neveu !" explique fièrement Bastian René, retraité. "Ça ne m'étonne pas qu'il amène autant de monde. Il est intègre et travailleur, ça paye toujours."
Après une présentation de son équipe de campagne, l'ancien ministre des gouvernements Raffarin et de Villepin s'est livré, sans notes, à un exercice de rhétorique que ses années passées en politique lui ont appris à maîtriser.
"La ville de l'incompréhension"
Déclinant son leitmotiv de campagne sur le thème "les Strasbourgeois veulent le changement", François Loos a longuement critiqué le retard accumulé par la ville durant les années Ries : "Si on se compare à une ville comme Bordeaux, dont la structure et la démographie sont assez proches de Strasbourg, nous avons 3000 emplois en économie verte, ils en ont 9000 ! Dans l'économie technologique, nous en avons 9000, eux en ont 18000..." Raillant volontiers, au passage, ses adversaires politiques : "À Strasbourg on fait des prévisions jusqu'aux municipales et ensuite c'est fini". Et martelant, devant un auditoire très à l'écoute : "Nous sommes dans la ville de l'incompréhension. Il faut rétablir la confiance, laquelle a été trop longtemps malmenée."
Des attaques ciblées
Pour envisager une alliance avec l'UMP Fabienne Keller, Loos doit dépasser 10% des voix, ce qui lui permettrait de peser dans les négociations en vue du second tour. Un récent sondage Ifop le crédite de 9 % et il le sait... La stratégie consiste alors à tacler le rival direct : Alain Jund, crédité à 10%.
"On entend Alain Jund parler de développement vert... Quand on regarde les articles des DNA qui traitent de Jund, on voit qu'ils sont lus à peine 150 fois. En résumé personne ou presque ne s’intéresse à ce qu'il dit. Nous, on est à plus de 2500 vues sur nos articles ! Donc la transition écologique, c'est nous qui la ferons !"
Le sens de l'histoire
Le candidat UDI, se revendiquant ardemment d'un "sens de l'histoire", a invité ses partisans à se projeter dans l'avenir avec lui sur des thèmes aussi divers que le bilinguisme, l'immigration, la relation franco-allemande ou encore l'environnement. Il n'en a pas pour autant oublié sa ligne d'attaque: "Quand j'ai commencé à parler de "révolution thermique" dans les débats, en en faisant une de mes priorités, tous les candidats ont repris ce thème comme un cheval de combat. Mais messieurs Ries et Jund auraient pu s'y prendre avant, eux !"
Le discours d'une trentaine de minutes s'est achevé par des applaudissements nourris. "Merci pour cette ambiance du Racing... mais nous, on va gagner!" a t-il lancé, amusé, à une assemblée visiblement satisfaite de sa prestation.
"Loos est un personnage à la fois simple et brillant" a déclaré Stephane Gayet, en marge du buffet. Et ce médecin de 52 ans, confiant malgré les sondages, d'ajouter "il est parti de bas mais il monte vite." Quant à Remi L.Kintz, retraité, pas de doutes possibles: "Le directeur d'Ubifrance Vietnam m'a demandé de ses nouvelles à Hanoï... J'ai entendu parlé de lui au Canada également. On parle de lui sur au moins trois continents, alors à Strasbourg..."
Hélène Faucher et Maxime Le Nagard