Avec qui fait-on un enfant ? Notre environnement perturbe-t-il notre reproduction ? Ou encore, faut-il soigner les embryons plutôt que de les détruire ? Autant d'interrogations qui seront débattues du mardi 30 janvier au dimanche 4 février prochain à l'occasion du Forum européen de bioéthique de Strasbourg (Febs).
« Produire ou se reproduire ». La thématique de cette 8e édition a le mérite de soulever une vraie question philosophique. Pour Aurélien Benoilid, vice-président du forum et neurologue à Strasbourg, le choix des verbes « produire » et « se reproduire » n'est pas anodin. « La production induit un côté industriel, à travers le choix des gamètes ou des caractéristiques physiques du futur bébé, explique-t-il. Elle s'oppose à la reproduction : l'acte naturel de procréation de toutes les espèces animales. »
L'idée est d'ailleurs reprise par l'affiche de l'événement, où une pince grappin sélectionne un fœtus sur une chaine de production. « J'ai le sentiment que nous sommes à la croisée des chemins entre la méthode ancienne, naturelle de reproduction et les nouvelles technologies », concède Aurélien Benoilid.
Autour du thème #ProduireOuSeReproduire , le #FEB2018 sera l'occasion de parler librement des sujets de #bioethique.
Dès demain, suivez toutes les tables rondes à l'Aubette de #Strasbourg ou online sur Youtube ! #Quelhumainpourdemain @StrasbourgBlog https://t.co/cIHVKUAy5n— FEBioéthique (@FEBioethique) 29 janvier 2018
Un Forum qui tombe à pic alors que le gouvernement vient de lancer dans toute la France les états généraux de la bioéthique. Ils aboutiront en juillet 2018 à un « évènement de niveau national », précédant la révision des lois de bioéthique prévue au premier semestre 2019.
Le 3 janvier dernier, un sondage Ifop pour le journal La Croix et le Forum européen de bioéthique montrait une évolution des mentalités des Français sur les questions de procréation et de fin de vie. 64 % des Français sont désormais favorables à l'autorisation de la GPA via mères porteuses, tandis que 89 % des interrogés pensent qu'il faudrait légaliser l'euthanasie.
Robin Dussenne