Les cordons bleus en herbe à l'oeuvre, au lycée hôtelier d'Illkirch. Document remis.
Des étudiants en BTS du lycée Alexandre-Dumas ont lancé début février une souscription par Internet pour co-financer leur projet de restaurant international éphémère. Ils seront présents en mars au salon Egast, à Strasbourg. Depuis octobre dernier, ils ont créé de A à Z une véritable entreprise, avec ses enjeux et ses contraintes.
C’est “un exercice pratique en temps réel” pour Pierre Gimenez, PDG, et Valentin Demange, directeur général. Une mini-entreprise, avec son comité directeur, ses ressources humaines, son équipe de communication et son pôle marketing.
Eater’National est un restaurant éphémère créé par les élèves du BTS hôtellerie-restauration du lycée Alexandre Dumas d’Illkirch-Graffenstaden. Une bonne table qui fonctionnera uniquement lors du salon Egast (équipements, gastronomie, agro-alimentaire, service et tourisme) en mars prochain. "LE" rendez-vous des fines bouches en Alsace.
En tout, vingt-quatre étudiants en arts de la table et gestion hotelière se sont lancés dans cette aventure. C’était en octobre 2013 et très vite s’est posée la question du budget, des investisseurs et des solutions économiques viables.
Pierre Gimenez (à gauche) et Valentin Demange, respectivement PDG et directeur général du restaurant Eater'National. © Quentin Chillou
Cocktails, vins haut-de-gamme et menus internationaux
“Nous avons commencé avec des ‘avances remboursables’”, explique Pierre Gimenez, le big-boss de l’équipe. “Des sortes d’actions, de quatre euros, qui ont constitué notre capital social”. Une première somme collectée auprès des familles, des amis et des professeurs. 500 euros au total, la base pour se lancer.
Mais les coûts de l'entreprise ont commencé à grandir sensiblement. Location du stand au salon, 6 000 euros. Matières premières, entre 15 et 20 000 euros. Valeur du matériel nécessaire… plusieurs dizaines de milliers d’euros ! Un budget conséquent pour des produits haut-de-gamme. Les différents menus élaborés selon les arts culinaires des cinq continents se vendront dans une fourchette comprise entre 29 et 56 euros.
C’est là que le crowdfunding, le financement participatif par Internet, intervient. Le principe : les internautes investissent une certaine somme d'argent dans le projet et reçoivent en échange des contreparties. “Cela constitue en quelque sorte des préventes", précise Pierre Gimenez, "du simple cocktail sans alcool jusqu’au menu complet.” Les transactions se font sur le site kisskissbankbank.com. Dix euros pour le cocktail alcoolisé, 100 pour un repas pour deux personnes avec vin. Et les bienfaiteurs qui déboursent plus de 300 euros seront traités en véritables VIP lors du le salon.
Les bénéfices reversés à une association caritative
Objectif de la souscription ? 10 000 euros. Pour en faire quoi ? “Principalement, pour se donner une marge de manoeuvre. Les bénéfices seront plus importants”, confie Pierre Gimenez. Et les bénéfices en auront, de l’importance ! Ils seront entièrement donnés à une association caritative. En 2011, une autre promo avait réalisé plus de 6 000 euros de bénéfices. Et ceux-là n’avaient pas le crowdfunding pour les aider… la barre est donc haute pour Pierre, Valentin et tous leurs camarades.
“Il faut une grosse communication pour que ça marche", détaille Valentin Demange. "Si les 10 000 euros ne sont pas atteints, il faudra tout rembourser ! C’est pour ça qu’on ne s’est pas encore engagé officiellement auprès d'une association.”
Mais les futurs cuisiniers, communicants et managers sont confiants car jusqu’ici tout va bien : depuis le 2 février, ils ont réuni près de 3 000 euros. Il leur reste 28 jours.
La communication passe principalement par les réseaux sociaux. Ici, une capture d'écran de leur page Facebook.
Quentin Chillou