Plusieurs lycéens avaient pris place dans l'hémicycle de la région ce vendredi pour une simulation de négociations de l'ONU. Un événement organisé dans le cadre du programme IEPEI, qui permet à des élèves de milieux modestes de préparer le concours commun d'entrée à Sciences Po.
La Russie demande la parole à quelques heures du vote de la résolution. Photo : Cuej / Samuel Bleynie
Votes à main levée, discussions en anglais, négociations entre délégations à la pause : l'hémicycle du conseil régional s'est transformé ce vendredi en véritable tribune onusienne. La plupart des 70 élèves de première se mettent dans la peau de diplomates et échangent sur le thème des enfants soldats, encadrés par une trentaine d'étudiants de l'Institut d'études politiques de Strasbourg (IEP). Sept autres, qui ont choisi le projet média plutôt que diplomatie, couvrent l'événement, notamment sur les réseaux sociaux. Cette simulation d'un débat aux Nations unies était organisée dans le cadre du programme d'égalité des chances commun à six IEP, dont celui de Strasbourg.
Les délégations, composées de deux lycéens et un étudiant, s'étaient déjà rencontrées lors d'une journée à l'IEP le 16 janvier. Elles ont ensuite continué à échanger pour produire un position papier, qui traduit la vision de leur pays sur la problématique des enfants soldats. "On a cherché les conventions qui existent mais aussi ce qui a été mis en place en Russie, comme le programme d'éducation qu'on a cité au début de notre prise de parole", explique Luc Schilling, élève du lycée Henri Meck de Molsheim et représentant de Moscou. Chapka sur la tête, il affirme vouloir entrer à Sciences Po pour y suivre le master relations internationales. D'autres ne savent même pas s'ils veulent intégrer l'IEP mais tous se prêtent au jeu. Les porteurs de messages, qui permettent aux participants d'échanger et de former des alliances en pleine séance, ne chôment pas.
Un meilleur taux de réussite que la moyenne
Mise en place en 2007, le dispositif IEPEI (études intégrées des IEP) vise à aider des élèves souffrant d'inégalités sociales, territoriales ou culturelles à entrer à Sciences Po mais aussi à élargir leurs horizons. Cette année, environ 150 lycéens ont été choisis parmi les 18 établissements partenaires d'Alsace et de Moselle sur critères sociaux (revenus et profession des parents), lettre de motivation et bulletins de l'année précédente. "On s'assure qu'ils puissent soutenir une charge de travail supplémentaire", précise Anne-France Delannay, directrice des études de l'IEP de Strasbourg.
Si les premières s'initient à la diplomatie ou au journalisme, pour les terminales c'est objectif concours. Une plate-forme en ligne, des stages pendant les vacances et un travail dans les lycées partenaires doivent leur permettre de se hisser au niveau attendu. Et ça marche. L'an dernier, 70 élèves de terminale s'étaient inscrits, 50 ont passé le concours et plus d'un tiers l'ont réussi. C'est mieux que le taux de réussite moyen, qui s'élève à 10%.
Samuel Bleynie