Pour faire face à l'afflux de demandeurs, Strasbourg a accordé 45 000 euros d'aide à l'association. Entretien avec Frédéric Despretz, délégué général du Bas-Rhin.
En 2021, 2 300 tonnes de denrées alimentaires avaient été récoltées. Photo : Banque alimentaire Bas-Rhin
« Les subventions, c’est le cœur des ressources de l’association », constate Frédéric Despretz. Il alerte alors la Ville sur les besoins urgents de la Banque alimentaire du Bas-Rhin dont le nombre de bénéficiaires explose. Un appel entendu lors du Conseil municipal du lundi 25 septembre, où une subvention d’urgence a été votée sur une proposition du conseiller municipal centriste Pierre Jakubowicz.
Pourquoi la ville de Strasbourg a-t-elle accordé cette aide exceptionnelle ?
La banque alimentaire collecte et achète des denrées auprès d’acteurs privés ou publics pour ensuite les redistribuer aux 120 associations partenaires. Mais depuis quelques années, une nouvelle structure devient partenaire chaque mois. On accepte toutes les demandes qui remplissent les critères, ce qui implique qu’on a de plus en plus de besoins de denrées. Depuis le Covid, on compte entre 30 à 40 % de bénéficiaires en plus. De 38 000 demandeurs en décembre 2021, ils sont 50 000 en décembre 2022.
Quelle est l’importance des subventions pour l’association ?
On vit à 70 % des subventions. Sans elles, on ne peut tout simplement pas fonctionner. On a réussi à avoir cette aide parce qu’on avait alerté la Ville et l’Eurométropole sur notre situation. Strasbourg est particulièrement sensible à la précarité alimentaire. En plus de ces aides exceptionnelles, qui sont ponctuelles, on a régulièrement des subventions de la Ville, mais aussi de l’Europe qui représentaient 15 % de l’approvisionnement en 2021. Avec un budget annuel de 1,8 million d’euros pour l’antenne du Bas-Rhin, ces aides sont vitales. Tout comme les dons. Chaque année, une grande collecte est organisée par la Banque alimentaire dans les supermarchés le dernier week-end de novembre. Ces dons sont aussi très importants pour nos stocks. L'année dernière, 300 tonnes de produits étaient récoltées, soit environ 12 % du total des denrées reçues (NDLR).
Vos bénéficiaires, qui sont-ils ?
Ce sont les mêmes depuis plusieurs années. Trois catégories se détachent : les étudiants, les retraités et les travailleurs dits « pauvres », souvent dans des contrats à mi-temps. Même si ces catégories restent stables, de plus en plus d’associations contre la précarité étudiante deviennent partenaires avec la banque alimentaire, alors qu’elles étaient peu à s'impliquer, auparavant.
Jade Lacroix
Edité par Mina Peltier