Deux jours après la profanation de 250 tombes juives à Sarre-Union, de nouvelles dégradations étaient constatées mercredi dans les cimetières de deux petites communes françaises. Imitation ou simple coïncidence ?
Des gendarmes devant le cimetière de Tracy-sur-Mer en Normandie. (Photo : AFP)
Alain Frisoni, le maire de Saint Béart en Midi-Pyrénées, évoque "des plaques-souvenirs cassées, des pots de fleurs jetés par terre ainsi qu'une ou deux stèles renversées". Sur la centaine de tombes que compte le cimetière, 29 sont dégradées, selon les enquêteurs. Du côté de Tracy-sur-Mer en Normandie, une quarantaine de pot-de-fleurs ont été déplacés dans le cimetière, et douze crucifix ont été retrouvés plantés à l'envers dans le sol. "Des déplacements, mais pas de réelles dégradations au sens de casses" selon le capitaine Briand, de la gendarmerie de Bayeux.
Même s'il se dit "choqué" par ces actes, Alain Frisoni refuse de monter l'événement en épingle. Contacté par téléphone, il préfère parler de "vandalisme" plutôt que de "profanation". "Pour l'instant l'enquête est en cours, mais je ne pense pas que ce soit un acte ciblé contre une confession", explique-t-il. Le maire du village de 400 habitants évoque un "possible effet boule de neige" après la profanation du cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin).
A la différence du cimetière alsacien, dédié à la communauté juive, ceux de Tracy-sur-Mer et Saint-Béart accueillent une population plus variée et ce en raison de leur statut municipal. Ils sont soumis au principe de neutralité confessionnelle. Autrement dit, ils sont obligés d'accueillir les personnes décédées, quelle que soit leur religion. Pour l'heure, aucun signe ne permet d'indiquer si les dégradations commises dans ces cimetières visaient un groupe de personnes en particulier.
Quoi qu'il en soit, les actes de vandalisme dans les cimetières restent condamnés par le code pénal dans le cadre "des atteintes au respect dû aux morts". Leurs auteurs encourent un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. La peine peut s'élever jusqu'à trois ans d'emprisonnement et à 45 000 euros d'amende, si l'atteinte vise « une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Elisa Brinai