Sifflé contre Lille par le public parisien lors de la 26e journée, Edinson Cavani a marqué contre Chelsea un but qui pourrait être crucial dans la saison du PSG.
A-t-on assisté, mardi 16 février, à la 78e minute du match PSG-Chelsea, à un miracle ? Prolifique vendangeur d'occasions depuis des mois, Edinson Cavani a eu besoin de quatre minutes et d'un seul ballon pour inscrire le but scellant la victoire 2 à 1 des Parisiens. Devant la froide efficacité de l'attaquant uruguayen, les supporters ont dû se pincer pour voir qu'ils ne rêvaient pas. Tout comme Cavani lui-même. Quatre jours avant, lors d'un Paris-Lille sans saveur (0-0), l'attaquant parisien était sifflé par le public du Parc des Princes. Quelques minutes après son but décisif, à la fin du match le plus important de la saison jusqu'à présent, les supporters ont scandé en choeur le nom de leur homme providentiel.
On sait les joueurs sud-américains du PSG très croyants. Edinson Cavani, évangéliste de la congrégation des pentecôtistes, se définit lui-même comme "un athlète pour le Christ". Il faut croire que le messie a entendu les prières de son soldat. La transformation du "croqueur" d'occasion en véritable sniper ferait presque penser au Christ changeant l'eau en vin. Saint-Paul des gazons, Cavani pourrait, avec ce but, faire de ce PSG 2015/2016 un grand cru. Gros requin de la petite mare de la Ligue 1, le club parisien n'a dans l'Hexagone pas d'autre préoccupation que de connaître la sauce à laquelle il mangera ses adversaires.
Retrouver la confiance
La Ligue des Champions est aujourd'hui le seul aquarium à la taille de Paris. L'"otarie" Cavani, - surnom qu'il tient pour la qualité de son jeu de tête- si elle retrouve la confiance du buteur, pourrait être l'un des forgerons de la plus belle aventure de l'histoire du PSG. Mais il faudra plus d'un éclair épisodique du footballeur évangéliste pour canoniser ce PSG, aux côtés de clubs comme le Bayern, le Barça ou le Real.
La saison passée, au même stade de la compétition, même match, contre le même adversaire, Edinson Cavani avait égalisé et ouvert la voie de la qualification pour les quarts de finale. Grâce à son but, qui pourrait peser lourd, il s'ouvre celle de la rédemption. C'est déjà un début.
Benjamin Hourticq