Beaucoup de récidives ce mardi, au tribunal de grande instance de Strasbourg. Les prévenus jugés en comparution immédiate sont tous dans des situations de rechute pénale. Et malgré les nombreuses peines déjà exécutées, leur situation semble irrécupérable.
« On est au paroxysme de la misère sociale avec ces allers-retours entre la prison et la liberté. Il a besoin d'aide » plaide l'avocate d'un tsigane de 49 ans. Son client, Louis B., est jugé pour le port de trois armes blanches le 25 juillet dernier, dont un coupe-chou, dans le hall de la gare d'Haguenau. « Ça appartient à votre tradition de porter un couteau, c'est ça ? » demande le président. « J'ai des ennemis à Haguenau », répond le prévenu.
Sans domicile et alcoolique, Louis B. a 33 mentions à son casier judiciaire depuis 1985 et de nombreuses condamnations, essentiellement pour des vols avec violence. « Il a besoin d'une prise en charge, vu le nombre de récidives » avance le procureur, qui requiert 3 mois d'emprisonnement ferme et une obligation de soins. Il écope finalement de 2 mois de prison ferme assortis d'un sursis mise à l'épreuve de 2 ans.
Quatre séjours en prison en trois ans
Jugé ce mercredi pour un vol à la roulotte, outrage et menace de mort envers des policiers, Yannick C. est en détention provisoire depuis un mois et paraissait en comparution immédiate. L'homme de 27 ans, alcoolique, sans emploi et sans domicile lui aussi, a quatorze mentions à son casier judiciaire. Le président énonce les termes de l'outrage : « Je t'encule, j'encule ta mère », ce qui déclenche un léger pouffement chez l'individu. « Vous allez regretter, je vous ferai péter une bombe à la gueule » reprend le président. « Pour les outrages, je reconnais et je m'en excuse auprès des policiers », lance-il à deux membres des forces de l'ordre, assis dans la salle d'audience.
Là-aussi, le procureur requiert une obligation de soins associée à une peine de six mois ferme. Encore un séjour en prison pour Yannick, qui a plus passé de temps derrières les barreaux qu'en liberté depuis 2014 : il a cumulé quatre séjours d'au moins six mois. Il a écopé cette fois de 4 mois fermes et 2 ans de sursis mise à l'épreuve, plus cent euros de dommages et intérêts et cent euros de préjudice moral envers les policiers.