Jeudi 1er et vendredi 2 février, le Parc des expositions de Strasbourg accueille les Journées des universités et des formations post-bac, destinées à aider les futurs étudiants à trouver leur voie. Un événement qui survient en même temps que les premières manifestations contre le dispositif Parcoursup.
Pour les lycéens en classe de terminale, janvier signe l’ouverture de la saison de l’orientation. Et à Strasbourg, début février, les Journées des universités et des formations post-bac sont une tradition depuis plus de quarante ans. Dans les allées du Hall d’exposition du Wacken, se côtoient des écoles professionnelles, des licences générales et même quelques formations de master. La « vedette » de cette édition 2018 est Parcoursup, la plateforme de vœux qui remplace Admission Post-Bac (APB). À l’entrée, quelques lycéens feuillètent les brochures de l’Onisep avant de se diriger vers les formations qui les attirent. En face d’eux, Elise et Isabelle attendent pour les renseigner.
Dans les allées des Journées des universités. Crédit Photo : Kévin Brancaleoni / Cuej
Mais quand les questions concernent Parcoursup, elles les redirigent vers le stand dédié où les attend Gwladys. « Les lycéens posent des questions sur les différences par rapport à APB. Combien de vœux puis-je faire, quelles sont les dates… Ce genre de questions », rapporte-t-elle. Quant à la pression qui règne autour de l’orientation, « elle vient plus des parents que de leurs enfants ! »
Nathalie confirme. Elle est venue avec sa fille Maylis, élève en classe de terminale, qui recherche « plutôt un métier dans l’enseignement ou le paramédical, comme orthophoniste. Ça fait déjà plusieurs mois que j’y réfléchis. » Déjà inscrite sur Parcoursup, elle trouve avoir été bien informée par ses professeurs, ce qui n’empêche pas sa mère de ressentir un peu d’inquiétude. « C’est difficile de se projeter à 18 ans », estime-t-elle, « on n’est pas suffisamment mûr ». Et même passé cet âge, le conseil des parents peut être appréciable. Pascale est inquiète pour son fils Mathieu, 19 ans. L’an dernier, il a été épargné par les problèmes d’APB, ce qui ne l’a pas empêché de rater son orientation. « Je pensais que le droit me plairait, mais ça ne s’est pas très bien passé au premier semestre ». À présent, il espère se réorienter vers une licence de langues étrangères. Sans doute l’allemand, pour trouver du travail plus facilement dans la région, comme son père, frontalier. Il regrette cette « année perdue », mais pense qu’elle était nécessaire malgré tout pour qu’il puisse faire son choix.
Maylis espère trouver « un métier dans l’enseignement ou le paramédical. »
Laisser du temps pour choisir sa voie, c’est l’une des avantages de Parcoursup par rapport à APB. « Auparavant, il y avait plus de 20 vœux », a rappelé Sophie Béjean, rectrice de l’Académie de Strasbourg, lors de la table ronde inaugurale. À présent, ils sont limités à 10 et, surtout, ne sont plus hiérarchisés. Le choix de la spécialisation pourrait même être repoussé bien au-delà. Ainsi, l’Unistra ouvrira à la rentrée 2018 une licence Sciences et Technologies, qui permettra de poursuivre à la fois la physique et la chimie, deux matières entre lesquelles les élèves hésitent souvent. Le dispositif devrait être étendu aux sciences humaines et sociales dans les prochaines années.
Kévin Brancaleoni