La préfecture a de nouveau pris un arrêté sur le port du masque obligatoire à Strasbourg, ce jeudi 17 septembre. Cette décision déplaît à 23 citoyens, qui ont d’ores et déjà annoncé déposer un troisième recours au Tribunal administratif.
Quatre zones sont désormais accessibles sans masque. © Préfecture du Bas-Rhin
Et de trois ! La préfecture du Bas-Rhin a communiqué ce matin le nouvel arrêté sur le port du masque à Strasbourg. Désormais, les visages pourront déambuler à l’air libre dans les forêts de la Robertsau et du Neuhof, le port du Rhin, le port au pétrole et la réserve naturelle du Rohrschollen. Dans le Jardin des deux rives, rien ne change, le tissu recouvrira encore les narines.
Cette annonce représente le dernier épisode en date d’une bataille administrative entre la préfecture et 23 Strasbourgeois s’opposant au port du masque obligatoire dans l’ensemble de la ville. “Mes clients sont déçus et choqués par ce nouvel arrêté préfectoral” confie à Cuej.info Marc Jantkowiak, avocat du psychologue Vincent Feireisen, du médecin Christian Chartier et du collectif des 21 citoyens. Ils ont d’ores et déjà annoncé déposer un nouveau recours contre la préfecture.
Manque de concertation
Tout commence le 28 août. La préfète, Josiane Chevalier, prend les devants en amont de la rentrée. Elle rend obligatoire le port du masque sur la voie publique et dans l’ensemble des lieux ouverts au public dans 13 communes comptant plus de 10 000 habitants. Immédiatement, des voix s’élèvent. La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, confiait le 31 août à France Bleu Alsace qu’elle “aurait aimé davantage de concertation" avant cette décision. Les deux praticiens hospitaliers Vincent Feireisen et Christian Chartier lancent un premier recours au Tribunal administratif de Strasbourg. Le 2 septembre, la justice retoque l’arrêté et laisse quelques jours à la préfecture pour l’assouplir.
C’est sans compter sur le Conseil d’Etat. La plus haute juridiction administrative française estime le 6 septembre que l’arrêté est légitime. Cependant, elle enjoint la préfecture à délimiter des zones à forts risques de contamination.
"Des aires de respiration"
Cinq jours plus tard, un collectif de 21 citoyens demande la suspension de l’arrêté pour non-respect de l’avis du Conseil d’État. Ils sont suivis par les deux praticiens hospitaliers. A nouveau, le tribunal administratif demande à Josiane Chevalier de revoir sa copie. Pour l’avocat des requérants, Marc Jantkowiak, l’arrêté “porte atteinte aux libertés fondamentales”.
Le collectif ne se satisfait donc pas des changements apportés ce matin. “La préfecture n’établit pas de zone précise pour chaque quartier et encore moins de zone dans les quartiers”, déplore Marc Jantkowiak. Contactée, la préfecture n'a pas répondu à nos sollicitations. Pour obtenir gain de cause, Marc Jantkowiak appelle “la maire, Jeanne Barseghian à établir un recours contre le nouvel arrêté préfectoral”. En jeu, notamment, le droit d’occuper les parcs et les espaces comme des “aires de respiration”, sans masque.
Lola Breton et Emma Chevaillier