L'arbitrage qui opposait Bernard Tapie au Crédit lyonnais a été annulé ce mardi. Alors qu'il avait obtenu plusieurs centaines de millions d'euros dans ce litige, l'ancien ministre est aujourd'hui menacé de tout perdre. Loin d'être découragé, il "espère bien" obtenir une somme plus importante.
Bernard Tapie le 15 novembre 2013. Photo : AFP / BORIS HORVAT
"Désormais, il n'y a plus de limites. La révision peut se faire en plus ou en moins. Et j'espère bien qu'elle se fera en plus", a déclaré mardi Bernard Tapie à La Provence, le journal dont il est propriétaire. L'annulation de l'arbitrage qui lui avait permis d'obtenir 403 millions d'euros en 2008 marque un tournant dans l'affaire. L'enquête sur le litige qui l'oppose depuis plus de 20 ans au Crédit lyonnais à propos de la vente d'Adidas repart de zéro.
"Je veux que la justice fasse du droit, rien que du droit. Je vais organiser une conférence de presse en début de semaine, avec mon avocat, Me Hervé Temime, le temps d'éditer par écrit les réponses aux affirmations totalement erronées qui ont conduit la cour d'appel à prendre cette décision", poursuit l'homme d'affaires dans ce court entretien publié sur le site internet du quotidien.
"Certains disent, pour vous dire toute la vérité, que je me plains d'un complot ou que je suis frappé d'un syndrome de persécution. Mais reconnaissez que ça commence quand même à être répétitif d'être soumis à des décisions de ce type", ajoute encore M. Tapie.
L'arbitrage, rendu en juillet 2008 par trois personnalités choisies par les parties, devait mettre un terme à cette longue affaire où l'ancien ministre de la Ville et ex-président de l'OM se dit escroqué par la banque. Objet du litige: la vente d'Adidas, que M. Tapie avait racheté avant de s'en défaire en 1993.
La sentence arbitrale avait donné lieu à une vive polémique autour du choix de renoncer à la justice ordinaire et sur le montant des sommes allouées. Deux ans plus tôt, la Cour de cassation avait cassé un arrêt de la cour d'appel de 2005 indemnisant M. Tapie à hauteur de 135 millions d'euros.
La donne avait encore changé avec l'ouverture d'une enquête pénale. Désormais, l'arbitrage est au coeur d'une information judiciaire dans laquelle six personnes, dont M. Tapie, son avocat Maurice Lantourne et l'un des juges, Pierre Estoup, sont mis en examen pour escroquerie en bande organisée.
Hélène Perrin avec AFP