L'alimentation en eau potable de la communauté urbaine, ce serpent de mer, a été âprement débattue par les conseillers communautaires ce vendredi matin. Une nouvelle station de pompage sera installée à Plombsheim, venant renforcer celle du Polygone.
Dans le réseau d'eau potable de la CUS, 14 forages sont repartis sur quatre sites, dont 11 au Polygone. (Capture d'écran CUEJ. Crédit : CUS).
L'eau potable était sur la table lors du conseil de la Communauté urbaine de Strasbourg, ce vendredi, avec le projet de construction d'une nouvelle station de pompage à Plobsheim. Six puits de forage, d'une capacité de 1 000 m3/h chacun, devraient ainsi être installés en bordure de la forêt de Nordhouse et de la réserve naturelle d'Erstein.
Objectif de l'opération : sécuriser l'alimentation en eau en cas de défaillance ou de pollution sur la station du Polygone. "Il s'agit d'une installation de secours qui ne remplacera pas le Polygone", a fortement insisté Jacques Bigot, président de la CUS. Un projet estimé à 82 millions d'euros selon Henri Bronner, vice-président en charge du dossier.
80 % de l'eau produite au Polygone
"Quel est le sens d'un investissement d'un tel montant, pour une eau potable non sécurisée à long terme ?, s'est alors interrogée Fabienne Keller. Le vrai sujet pour Strasbourg c'est la réfection du Polygone." Pour l'heure, la CUS dépend presque exclusivement de la station de pompage du Polygone. Ses onze puits de captage assurent à eux seuls 80 % de l’approvisionnement en eau de la population couverte par le réseau de la CUS, soit 400 000 habitants.
Quatre stations de pompage alimentent actuellement 420 000 personnes la CUS. (Capture d'écran CUEJ. Crédit : CUS).
Et Fabienne Keller d'ajouter : "Surtout que l'un des puits du Polygone a déjà été contaminé." Réponse immédiate de Jacques Bigot : "Le site de Plobsheim, retenu avant 2001, est adapté car il n'est pas sur la nappe phréatique polluée il y a 20 ans, du côté de Benfeld."
Cette question d'une nouvelle station est régulièrement soulevée depuis les années 90. "On a pris énormément de retard, s'est offusquée Anne Schumann, conseillère communautaire UDI. Un tel projet aurait dû arriver en 2010 ou 2011 au plus tard." Au final, après une bonne demi-heure de débats, seuls quatre conseillers de l’opposition se sont abstenus. Le projet est donc adopté, avec une mise en service prévue pour 2016.
Luc Barre, Rapahaël Czarny et Renaud Toussaint