La plateforme CIGAL (Coopération pour l'information géographique en Alsace) a lancé sa base de données cartographiques lundi. Elle permet aux collectivités territoriales d'avoir un accès plus clair aux informations relatives au territoire.
L'Alsace rejoint, entre autres, la Bretagne et la Picardie avec ce type de plateforme. (Crédit photo : Emmanuelle François)
« Quand on est maire, on ne se rend pas forcément compte de l'évolution d'un territoire sur le temps long », reconnaît Justin Vogel, président de CIGAL. « La bonne gestion d'une commune passe obligatoirement par la maîtrise de sa géographie », ajoute-t-il en lançant lundi, à l'hôtel du département, la géoplateforme de son institution. Partenariat entre les principales collectivités territoriales alsaciennes et 200 organismes publics d'intérêt général, CIGAL mutualise les données cartographiques produites par les différents acteurs.
Sur le site de cette géoplateforme, on trouve les données cartographiées et rendues lisibles. On peut y trouver des données comme le Plan d'occupation des sols, l'hydrographie, les routes... mais aussi les itinéraires de fauchage, les ouvrages d'art et les arbres. Grâce à aux photos aériennes, dont les plus anciennes datent de 1997, on peut par exemple observer l'avancée des travaux de la Ligne TGV.
Trois millions d'euros d'économies attendues
Sur cette carte, chaque triangle représente un lycée. (Crédit : CIGAL)
Cette initiative a déjà été expérimentée en Bretagne et en Picardie. Les enjeux d'une telle plateforme ? Une bonne circulation de l'information, le développement de synergies et surtout, un gain d'argent. « En tout, nous économisons 3 millions d'euros par an en achat de données groupées », assure Justin Vogel. Sur quatre ans, la plateforme doit coûter 295 000 euros, financés à moitié par la Région, l'autre moitié par le Département du Bas-Rhin.
Outre l'aspect financier, l'utilisation de la plateforme représente aussi un gain de temps. Florian Basoge, du pôle d'archéologie alsacien PAIR, partenaire de CIGAL, a expliqué comment, concrètement, la plateforme va améliorer ses conditions de travail : " aujourd'hui, on se déplace pour collecter les données de géologie ou d'hydrographie auprès des différents services, on doit les dupliquer pour ensuite les traiter. » Avec la géoplateforme, les archéologues pourront, en deux minutes, avoir les renseignements qu'il leur faut.
Peu d'applications sont prévues pour le grand public. La carte des terrains constructibles et une visualisation des données relatives aux collèges et lycées pourrait intéresser les Alsaciens, tout comme les données sur les déchetteries ou la qualité de l'air, que CIGAL a prévu d'intégrer à sa base de données.
Emmanuelle François