Jugée pour vol ce lundi par le tribunal correctionnel de Strasbourg, une jeune femme de 35 ans accuse sa fille mineure
Bottes cavalières à talons aiguilles, Christine avance avec maladresse jusqu'à la barre du tribunal correctionnel de Strasbourg. Elle remonte son pantalon avant de répondre de ses actes ce lundi. La jeune femme de 35 ans ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés: vol avec l'aide d'un mineur de moins de 13 ans, commis dans un magasin de Fegersheim le 29 novembre 2013.
"Je n'ai rien voulu volé. J'étais venu acheté un pantalon à ma fille, se défend-t-elle, sans avocat. Dans le magasin, elle a vu un pouf, m'a demandé de le prendre pour sa chambre, mais je n'ai pas cédé à son caprice. J'ai refusé." Après avoir payé ses achats, Christine remonte dans sa voiture. "J'ai appelé ma soeur en attendant ma fille, retournée dans le magasin pour un autre article", confie-t-elle. Je ne l'ai pas vu revenir avec le pouf."
"La prochaine fois, c'est la prison ferme"
Sans hésiter dans son récit elle prétend avoir remarqué la présence de l'article volé dans la voiture sur la route de leur domicile, près d'Illkirch. "C'est une erreur de ma part de ne pas l'avoir rendu au magasin.", reconnaît la jeune femme. Déjà condamnée pour vol il y a un an, elle ne reconnaît pas la gravité des faits: "Je trouve que c'est abusé la manière dont ils (les enquêteurs ndlr) sont venus, à 6h du matin, ils ont défoncé la porte pour si peu!", s'indigne-t-elle. "Des objets inutiles", estime la jeune femme.
Une conviction dans la défense qui n'a pas réussi à convaincre le tribunal de son innocence. Pire, la jeune femme ne sait quoi répondre lorsque la juge, Sophie Thomaan, l'interroge sur la délinquance présumée de sa fille. "Ca ne vous dérange pas qu'à 11 ans, elle vole dans les magasins?". La jeune femme cesse de fixer les juges, reste muette. "la prochaine fois, ce sera la prison ferme", prévient la présidente après avoir annoncé le jugement: trois mois de prison avec sursis.
Marion Paquet