Selon les premiers résultats publiés au compte-goutte, les deux favoris des sondages arriveraient en tête du premier tour de l'élection présidentielle.
A 16h30, la commission électorale indépendante diffusait les premiers résultats provisoires. Uhuru Kenyatta et Raila Odinga, les deux favoris des sondages arivent en tête de l'élection présidentielle kényane. Le premier aurait recueilli 400 000 voix contre 266 000 voix pour le deuxième candidat.
C'est pour prévenir tout soupçon de fraude que la commission diffusait en direct tous les résultas provisoires, envoyés par SMS des 30000 bureaux de vote. Les autorités annoncent déjà une participation "massive" sans pouvoir chiffrer le nombre d'électeurs qui se sont exprimés. En plus de la désignation de leur président, les Kényans devaient élire leur députés, sénateurs et gouverneurs.
Une élection qui ne s'est pas faite sans violence puisque ce matin, ils apprenaient la mort de 12 personnes dont 6 policiers dans le quartier de Changamwe, localité côtière située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.
« Les policiers sont tombés dans une embuscade tendue par un groupe d'environ 200 assaillants armés de fusils, d'arcs et de flèches », explique David Kimaiyo, le chef de la police kényane. Il attribue par la même occasion les attaques au Conseil républicain de Mombasa (MRC), qui a appelé au boycott du scrutin.
Ce matin, le chef de la police a annoncé l'envoi de 400 policiers en renfort à Mombassa, deuxième ville du pays en plus des 99.000 policiers sur l'ensemble du territoire pour assurer la sécurité du scrutin.
Uhuru Kenyatta, inculpé par la Cour pénale internationale
Une élection qui s'annonce d'autant plus tendue que la candidature d'Uhuru Kenyatta est contestée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Il est même inculpé par Cour pénale internationale qui l'accuse de crimes contre l'humanité, après les élections de 2007.
Ce dernier scrutin, en 2007, encore très présent dans l'esprit des Kényans, avait été le théâtre de terribles violences. L'annonce de la défaite de Raila Odinga face au président sortant Mwai Kibaki avait déclenché une violente contestation qui s'est muée en affrontements politico-ethniques. Plus d'un millier de personnes avaient été tuées et plus de 600.000 déplacées.
Ce lundi, les bureaux de vote devraient fermer leurs portes à 17 heures.
Adama Sissoko