Derrière les Alpages, le voisin suisse se trouve placé dans les cinq premiers pays les plus armés par habitants selon l'observateur helvétique Small arms survey. Crédits : Airflore sur Flickr
Après une fusillade en janvier qui a fait trois morts à Daillon en Suisse, le débat sur les armes conservées après le service militaire reprend du poil de la bête. Les cantons de Genève et de Vaud lancent une campagne de collecte pour les récupérer.
Des fusils, des pistolets, des revolvers. Combien d'entre eux dorment dans les placards et les greniers helvètes ? Après une fusillade en janvier qui a fait trois morts à Daillon, les cantons de Genève et de Vaud lancent une campagne de collecte pour les récupérer.
En additionnant les chiffres des registres cantonaux, on arriverait à un peu plus de 600 000 armes, sur une population de près de 8 millions d'habitants. Ce chiffre serait largement sous-estimé, comme l'explique Swissinfo.ch. Difficile, en effet, d'avoir une vue d'ensemble, quand la manière de les recenser est différente selon les cantons. En 2011 lors d'un référendum, les Suisses ont refusé la création d'un registre central des armes.
L'opération lancée par les deux cantons vise à rappeler qu'il est possible de déposer ces armes dans les arsenaux cantonaux, mais toujours sur la base du volontariat. Les horaires de dépôt seront élargis et il a été décidé de détruire les armes ainsi remises.
Pour le département de la sécurité du canton de Genève, il s'agit de "répondre aux inquiétudes suscitées par les récents événements impliquant l’usage d’armes à feu". En janvier, un ancien militaire âgé d'une trentaine d'années a abattu trois femmes et blessé deux hommes à Daillon, un village situé non loin de la frontière française.
En Suisse, les citoyens peuvent conserver leurs armes de dotation chez eux après leur service militaire, qui est obligatoire. Ils sont autorisés à les utiliser sur des stands de tir et à des fins personnelles. L'acquisition des armes à feu est certes soumise à une autorisation administrative, sauf si la vente se fait de particulier à particulier ou si il s'agit de fusils de sport et de chasse. Dans ces deux cas, seul un contrat écrit est exigé.
Charlotte Stiévenard