François Hollande, le président de la République s'exprime depuis le Parlement européen de Strasbourg. Crédits photo : AFP VIDEO
Aux tribunes du Parlement européen et de l'hôtel de ville, François Hollande a martelé le même message : Strasbourg est et restera le siège du Parlement. Il s'est aussi engagé à renforcer le statut de capitale européenne de la ville.
Strasbourg incarne "l'identité profonde de l'Europe"
François Hollande a réaffirmé son engagement pour Strasbourg ce mardi après-midi aux côtés de Roland Ries, le maire de la ville. "Il faut toujours revenir à Strasbourg car c'est l'identité profonde de l'Europe. Strasbourg incarne le siège politique de l'Europe. Elle a le statut de capitale européenne. C'est le statut que les traités ont voulu. Strasbourg symbolise la réconciliation de l'Allemagne et de la France."
Le président de la République avait déjà insisté ce mardi matin au Parlement européen. Il a rappelé sa vision européenne et son engagement pour Strasbourg sous les applaudissements de certains eurodéputés favorables à ce maintien : "Je défends Strasbourg capitale européenne car c'est l'histoire et l'avenir de l'Europe. Il y a des villes qui représentent symboliquement l'Europe. Si on ne pense pas que Strasbourg est le siège de l'Europe alors on ne défend pas les valeurs de l'Europe". Une pique qu'apprécieront les eurodéputés qui défendent depuis plusieurs années un siège unique du Parlement à Bruxelles.
Strasbourg aura le statut d'eurométropole
L'Acte 3 de la décentralisation, qui doit être présenté devant le Conseil des ministres en mars, prévoit la création de grandes agglomérations. François Hollande a assuré que Strasbourg aura "une place à part, c'est-à-dire le statut d'eurométropole". L'objectif : favoriser la coopération transfrontalière avec l'Allemagne et la ville de Kehl.
L'Etat restera "neutre" au sujet du référendum sur le conseil unique d'Alsace
François Hollande ne s'est pas aventuré à donner son point de vue sur le référendum du 7 avril, qui demandera aux Alsaciens s'ils sont pour ou contre le conseil unique d'Alsace. "L'Etat sera exemplaire par sa neutralité" a-t-il affirmé. Le conseil unique d'Alsace prévoit la fusion, d'ici à 2015, des trois collectivités de la région : le conseil régional et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Un soutien en moins pour le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, qui est opposé au référendum. Ce dernier voudrait que l'ensemble des sièges se trouvent à Strasbourg, pour éviter ainsi un scénario à la bruxelloise. La résolution adoptée par les conseillers généraux et régionaux en novembre 2012 attribue à Colmar le conseil exécutif et à Strasbourg, l'assemblée délibérante.
Un soutien pour favoriser la région
François Hollande a annoncé des financements pour la ville de Strasbourg et la région Alsace à hauteur de 240 millions d'euros pour la période 2012-2014. 47 millions d'euros seront apportés par l'Etat pour "donner les moyens de rayonnement" aux projets régionaux.
Le président de la République a également assuré vouloir améliorer l'accessibilité de Strasbourg en demandant le rétablissement la ligne aérienne Roissy-Entzheim. En juillet 2012, Air France avait annoncé la fermeture de cette ligne, par manque de rentabilité.
Emilie Jéhanno