Une femme de 50 ans a été rouée de coups par un inconnu dans une rue du centre ville de Strasbourg, dans la soirée du samedi 1er février. L’individu a été condamné à deux ans de prison ferme.
L'agresseur de 33 ans a été condamné à deux ans de prison ferme. Photo Elodie Niclass
Un coup de poing au visage, un crochet gauche, un crochet droit, avant un ultime coup de tête. C'est ce qu'a subi une femme de 50 ans après avoir croisé la route d'un homme dans le centre de Strasbourg, samedi 1er février, vers 22h50. Alors que Madame B. marche en direction de l'arrêt de tramway Langstross Grand'Rue après une soirée dans un bar proche avec des amis, l'homme âgé de 33 ans l'aborde.
Selon les déclarations de la victime, il aurait engagé la conversation avant de lui faire part de son "besoin de tendresse" et de lui caresser l'épaule. Gênée par ce comportement, Madame B. se serait écartée pour faire cesser le geste, tout en manifestant sa désapprobation. L'homme se serait alors brusquement énervé, l'aurait insultée, avant de lui asséner un coup au visage. Deux passants se seraient alors interposés et l'agresseur aurait pris la fuite. La victime serait quant à elle allée s’asseoir sur un banc proche, inquiète de ne plus voir de l’œil gauche, avant d'appeler la police.
L'agresseur revenu à la charge
A partir de cet instant, une caméra de surveillance municipale atteste de la scène. Alors que la victime se lève pour s'éloigner dans la rue du 22-Novembre, l'agresseur revient à la charge. Arrivant par derrière, il lui assène un crochet gauche, un crochet droit puis un coup de tête avant de lui voler son sac et de prendre à nouveau la fuite, laissant la victime « manifestement désorientée ». Les policiers, arrivant sur ces entrefaites, interpellent rapidement l'agresseur. Détectant de fortes effluves d'alcool, ils soumettent l'individu à un éthylotest. Sans succès. "Il était tellement ivre qu'il n'arrivait pas à souffler correctement", mentionne le juge, citant le rapport d'interpellation.
Placé immédiatement en garde à vue, l'homme a comparu au tribunal mercredi 5 février. S'il conteste le premier geste de violence, l'individu, répondant au prénom de Seifeddine, né en 1993 en Algérie, reconnaît avoir frappé à plusieurs reprises la victime lors de la seconde altercation. "Ce soir-là, j'ai passé la soirée avec des Marocains que je venais de rencontrer. J'ai pris des cachets et j'ai beaucoup bu. Oui, j'ai demandé de la tendresse, mais je parlais de ma mère, pas d'elle, se justifie le prévenu. Ensuite, elle m'a menacé avec un couteau suisse et m'a insulté. C'est pour ça que je l'ai frappée. C'est la première fois que je frappe une femme."
"Il n'y a aucune justification aux coups portés"
Seifeddine affirme qu'il est diplômé de pharmacie et qu'il est arrivé en France en 2021, insatisfait par sa situation en Algérie. Actuellement en instance de divorce après un passage aux Pays-Bas, l'homme est sans travail, sans domicile fixe et sous OQTF depuis décembre 2024. "C'est une situation difficile à vivre au quotidien, il essaye de s'en sortir comme il peut. Alors, oui, il a commencé à boire", explique son avocate. Et de reprendre : "Son casier judiciaire est vierge. Il n'est pas un délinquant. Ce dont il a besoin, c’est de soins et d’un accompagnement, pas d’une peine de prison."
À LIRE AUSSI : Il signale une séquestration chez son ex-compagne, une trentaine de gendarmes sont mobilisés... pour rien
La victime, diagnostiquée en état d'anxiété générale, en plus d'un hématome de 6 cm de diamètre à l'œil gauche, a été déclarée en incapacité de travailler pendant deux jours. Elle conteste l'avoir menacé avec un couteau, ce que confirme l'enregistrement vidéo. "Monsieur ne cherchait pas une mère de substitution mais pensait qu'une femme seule dans la rue après 22h était une prostituée et qu'il pouvait lui faire des avances. Il n'y a aucune justification aux coups portés", assène l'avocate de la partie civile, qui réclame 2 000 euros d'indemnisation au regard du préjudice subi. Suivant les réquisitions de la procureure générale, le prévenu a été condamné à deux ans d'emprisonnement sans aménagement possible de peine, assortis d'une interdiction définitive de rester sur le territoire avec exécution provisoire.
Lilou Bourgeois
Édité par Ismérie Vergne