Au surlendemain de l’identification d’un cluster au campus d’Illkirch-Graffenstaden, la prudence est le maître-mot à l’Université de Strasbourg. Dans les salles de cours, les composantes tentent d’imposer une distanciation physique. Pas toujours simple quand la place manque.
Même en pause, les étudiants doivent conserver le masque. © Claire Birague / Cuej info
Il est 13h57. La maître de conférence Aude Astier débute en avance son premier cours d’introduction d’art théâtral, prévu à 14 heures ce mercredi. Les retardataires tentent de trouver une place dans l’imposant amphi Ordscheidt. Difficulté supplémentaire : il faut essayer de garder un siège d’écart entre chaque étudiant. Finalement, tous réussissent à en trouver.
La prudence est de mise à Strasbourg, deux jours après l’identification d’un cluster sur le campus d’Illkirch-Graffenstaden, au sud de la ville. Une cinquantaine d’étudiants de Télécom Physique y ont été testés positifs au Covid-19. La source de leur contamination reste encore à déterminer. 800 étudiants de ce site doivent désormais suivre les cours en visioconférence.
Une situation qu’évitent les Licence 1 d’arts du spectacles, même si la prudence reste de rigueur. Outre le gel hydroalcolique à l’entrée du bâtiment, ils occupent une salle assez grande pour faire respecter la distanciation physique. Une affiche à l’entrée rappelle d’ailleurs les nouvelles consignes: l’amphithéâtre dispose de 521 places, mais la capacité maximale conseillée est de 260 personnes.
Éviter les cours à distance
Dans la filière sport et aménagement des territoires, les directives sont encore plus strictes. "Les professeurs recommandent trois sièges d’écart entre nous, raconte Lionel, étudiant en Master 1. Ils ont même supprimé la pause pour nous faire finir un quart d’heure plus tôt. Comme ça, nous croisons moins de monde."
Les étudiants en droit alternent entre cours à distance et sur place selon les semaines. © Arthur Massot
Toutes ces précautions sont prises pour assurer un maximum de cours dans les murs de l’Université, et éviter les cours à distance. En Licence d'informatique, "un professeur a voulu proposer ses cours en visio, mais la composante a refusé. Elle considérait que tout était fait pour qu’ils se tiennent en présentiel", relate Mickaël, en Licence 3.
Une liberté pour chaque composante
L’Université a donné des consignes, mais c’est bien chacune des 35 composantes qui les a adaptés à ses effectifs. Pour les plus importantes d’entre elles, impossible d’imposer un siège d’écart. En Licence sciences de la vie, "certains s’assoient même dans les escaliers", selon une première année. En Master de lettres, d’autres seraient même contraints d’amener une chaise, à écouter une étudiante rencontrée sur la pelouse du campus central. La situation serait surtout compliquée en travaux dirigés, lorsque de plus petites salles sont utilisées.
Finalement, c’est surtout une solution hybride qui est privilégiée. Comme en Licence de droit où les futurs juristes alternent entre cours sur place et derrière leur écran, une semaine sur deux.
Pour les partiels de fin de semestre, le problème ne devrait pas se poser. Avant la crise sanitaire, l’heure était déjà au siège d’écart. Pour une autre raison cette fois-ci : éviter la triche.
Arthur Massot