François Hollande a affirmé lundi aux représentants des cultes reconnus d'Alsace-Moselle qu'il défend le maintien du régime particulier du Concordat, malgré son intention d'inscrire la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la Constitution française, s'il est élu président de la République.
«Le maintien du Concordat doit être abordé avec respect et compréhension de ce que fut l’histoire de ce territoire français», affirme le candidat socialiste à la présidentielle. Il répond au courrier que lui avaient adressé les représentants des cultes d’Alsace-Moselle le 23 janvier.
François Hollande précise ainsi sa proposition annoncée mi-janvier d'inscrire le principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la Constitution. Il indique vouloir insérer à l’article 1er de la Constitution un deuxième alinéa : «La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des Eglises et de l’Etat, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace-Moselle.»
«Bien loin de porter atteinte aux règles qui régissent, de façon particulière, les relations entre l’Etat et les cultes concordataires en Alsace-Moselle, elles seront au contraire confortées dans leur spécificité, en se voyant reconnues au niveau constitutionnel», souligne François Hollande, qui espère ainsi «rassurer» les représentants des cultes reconnus.
La loi de 1905, adoptée alors que l’Alsace et la Moselle étaient allemandes, n'a jamais été appliquée à ces territoires, toujours régis par le Concordat de 1801. Ce texte permet notamment le financement des cultes: l’entretien des édifices religieux est à la charge des communes et les prêtres, pasteurs et rabbins sont salariés de l'Etat français.
Claire Gandanger avec AFP