Moncef Marzouki achèvera dimanche, en Algérie, sa tournée du Maghreb. Il veut convaincre les dirigeants des pays voisins de participer à un sommet de l'Union Maghrebine Arabe, basée sur un régime de "libertés", à l'image de l'Union Européenne. Pourtant, l'Algérie voit d'un mauvais oeil l'ingérence du président tunisien dans la querelle avec le Marocoalgérienne.
Moncef Marzouki, le président de la République tunisienne, est attendu en Algérie dimanche. Son but, convaincre Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, de relancer l'Union du Maghreb arabe (UMA). C'est au palais présidentiel d'El-Mouradia qu'il achèvera sa tournée du Maghreb, après avoir rencontré le roi Mohammed VI lundi au Maroc et Ould Abdel Aziz, le président Mauritanien, vendredi. Il avait consacré son premier déplacement présidentiel, en 2011, à une rencontre avec le Conseil national de transition libyen. L'UMA a été créée en 1989; rassemblant le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'Algérie et la Mauritanie, elle est restée fantoche depuis. L'ancien résistant à Ben Ali compte organiser, cette année, un nouveau sommet de l'UMA.
Moncef Marzouki souhaite y soulever différents points. De Rabat à Benghazi, l'ancien militant des droits de l'homme veut garantir le "Maghreb des libertés": liberté de circulation, d’établissement, de travail, d’investissement, de propriété et de participation aux élections municipales.
La mission qu'il s'assigne est ambitieuse: les relations entre le Maroc et l'Algérie sont très tendues. Les deux pays se disputent en effet la région sahraouie depuis une quarantaine d'année. Moncef Marzouki a proposé sa médiation entre les deux pays. Une proposition repoussée poliment mais fermement par l'Algérie: "La question de la réouverture de la frontière avec le Maroc est une question souveraine" a affirmé dans la presse le porte parole du ministère des affaires étrangères algérien.
En effet, si le Maroc a un intérêt économique renouer des liens avec l'Algérie, ce n'est pas le cas de cette dernière. La question sarhaouite est un abcès de fixation qui permet au gouvernement algérien de détourner l'attention de sa population.
Moncef Marzouki devra donc surmonter cette hostilité ancienne pour donner vie au "vieux corps maghrébin". Cependant, le printemps arabe et l'arrivée de nouveaux courants au pouvoir laisse espérer à l'ancien résistant de nouveaux points d'appui.
Elsa Sabado
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