Dimanche 4 mars, les Italiens élisent leurs parlementaires sur fond de campagne dominée par les enjeux migratoires. Les sondages placent en tête la coalition entre la droite conservatrice de Silvio Berlusconi et les partis d’extrême-droite.
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Les élections générales italiennes se dérouleront dimanche 4 mars. Après la dissolution du Congrès le 28 décembre dernier, 52 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire 630 députés et 315 sénateurs.
L’issue de l’élection s’annonce incertaine. L’échec de la loi électorale Renzi, rejetée par référendum en décembre 2016, a ouvert la voie à une nouvelle loi électorale composée à moitié d’un scrutin majoritaire et à moitié d’un scrutin proportionnel. Dans ce contexte, un parti ou une coalition crédité de 40% des voix aura la majorité absolue au Congrès et pourra désigner son Président du conseil, l’équivalent du Premier ministre.
Trois blocs se dégagent :
Pression migratoire
Ces élections se tiennent dans un climat où l’immigration tient une place majeure dans le débat politique. Le 3 février dernier, Luca Troini, ancien candidat de la Ligue du Nord aux élections municipales, a blessé six personnes noires dans une fusillade, dont des demandeurs d’asile. Depuis le début de l’année 2018, des partis néo-fascistes manifestent contre l’immigration et défendent la préférence nationale. Des contre-manifestations ont, en outre, entraîné des heurts entre militants d’extrême-gauche et policiers chargés du maintien de l’ordre.
La coalition droite - extrême droite favorite
L’Europe retient son souffle : la coalition droite-extrême droite part favorite du scrutin et députés européens et personnalités plaident plutôt pour une coalition Forza Italia - Parti Démocrate. Toutefois, les positions convergent entre le parti de Berlusconi et les deux formations d’extrême-droite Fratelli d’Italia et Ligue du Nord, particulièrement concernant le durcissement des lois sur l’immigration. La formation qui arrivera en tête de la coalition choisira le Président du conseil dans son camp, ont annoncé Ligue du Nord et Forza Italia. Dans ce contexte, Silvio Berlusconi, inéligible jusqu’en 2019 mais qui conduit tout de même sa formation, a annoncé qu’il nommerait le président du Parlement Européen Antonio Tajani comme Premier Ministre.
Quatre leaders, potentiels présidents du conseil
Luigi di Maio (Mouvement 5 étoiles) : le populiste modéré
Mattéo Renzi (Parti Democrate) : le réformiste
Mattéo Salvini (Ligue du Nord) : le nationaliste
Silvio Berlusconi (Forza Italia) : l'éternel retour
Texte et Infographie : Paul BOULBEN. Illustrations : Wikipedia Commons